Comment est née Ma Petite Planète ? Quel était l'objectif
initial et comment a t-il évolué depuis son lancement
?
En 2019, j’ai pris conscience de l’ampleur de la catastrophe
écologique en cours et j’ai commencé à diminuer mon impact
écologique. J’ai ensuite embarqué mon entourage autour de défis
pour les sensibiliser sur cette thématique. Ces challenges se
sont ouverts au grand public puis aux salariés qui ont continué à
se défier entre collègues. Au début, il n’y avait pas
d’application, j’ai prototypé le jeu avec les moyens du bord sur
un tableur en ligne. En 2021, notre association a lancé
l’application grâce au renfort de développeurs. Et c’est là que
ça a décollé.
Depuis 2023, l'association propose une version du
challenge spécialement conçue pour les entreprises. Que
contient-elle ?
Elle propose des défis assez transverses qui répondent à des
enjeux pouvant intéresser les entreprises dans la réduction de
leur empreinte écologique. Notre but est de casser le triangle de
l’inaction en responsabilisant les gens et en les sortant d’une
vision « anthropocentrée ». Quant aux thématiques, elles
concernent la vie de bureau, la mobilité, l’alimentation, la
gestion des déchets sur place mais aussi la solidarité qui va de
pair avec l’écologie. Il y a près de 15 thématiques et 70 défis à
réaliser sur 3 semaines car c’est le temps qu’il faut pour
adopter de nouveaux comportements.
Au-delà de la sensibilisation, quels bénéfices ces
challenges apportent-ils à la vie de l’entreprise ?
Ils sont très divers. Depuis la Covid, les gens ont besoin de
lien dans leur entreprise et nous répondons à ce vrai besoin de
team building. Il y a aussi une partie autour de la
responsabilité sociale des entreprises (RSE) que nous amenons par
la sensibilisation et la formation des salariés. Pendant le
challenge, on suggère à l’équipe RSE des actions à mettre en
place. Nous les accompagnons avant, pendant et après le challenge
car notre ambition est de faire pivoter le modèle économique de
l’entreprise. Enfin, utiliser Ma Petite Planète c’est aussi un
moyen de communiquer à travers les statistiques que nous sommes
en mesure de produire. Car lors des défis, nous mesurons
l’empreinte carbone, l’eau, les déchets et le temps de
formation.
Comment les sociétés intègrent-elles le jeu au sein de
leurs équipes ?
Chaque semaine, nous faisons des webinaires pour présenter Ma
Petite Planète en entreprise. Nous envoyons aux clients
intéressés un devis adapté au nombre de ligues que les
entreprises souhaitent embarquer. Une ligue regroupe une
vingtaine de personnes. Nous établissons un retro-planning avec
l’entreprise. Une fois validée, on présente l’initiative et on
forme les ambassadeurs (chefs d’équipe) au sein de l’entreprise,
on établit un classement dédié sur l’application. Enfin, il y a
une cérémonie de clôture et nous établissons un bilan sur
l’impact environnemental.
Quels sont les retours des sociétés participantes
?
La problématique écologique est souvent perçue comme
moralisatrice, contraignante et anxiogène. Nous essayons de créer
une dynamique positive et motivante tout en faisant passer les
messages scientifiques. De ce fait, MPP est perçue comme
fédératrice.
Quel impact concret avez-vous observé chez les
entreprises qui ont participé aux challenges ? Avez-vous observé
des changements dans les comportements ?
D’après nos études, 73% des participants déclarent avoir agi plus
que d’habitude pour la préservation de l’environnement pendant le
challenge. Aussi, 35% sont prêts à s’investir dans des projets
écoresponsables et 49% l’envisagent. On mesure également la
formation des gens et la compréhension du jeu. Avant une édition
MPP on est à 6/10, après on monte à 7,8/10. La montée en
compétences est tangible.
Quelles sont les prochaines étapes importantes pour Ma
Petite Planète ?
La prochaine édition qui démarre le 27 mai 2024 sera construite
autour des Jeux Olympiques et Paralympiques. Puis il y aura un
grand rendez-vous lors de la semaine du développement durable.
Enfin, nous avons une ambition européenne et en 2025, nous
devrions démarcher l’Allemagne. Sur nos 550 clients, 8% sont des
structures internationales.
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