Pourquoi la création de cet institut de criminologie au
sein de l'Université de Nantes ?
La criminologie est une science en plein développement, du fait
de l'évolution de notre société. Nous avons aujourd'hui besoin de
mieux connaître et comprendre le phénomène criminel, afin
d'ajuster la réponse qui y est faite et mettre en œuvre des
politiques de prévention adaptées.
Cette connaissance passe par la recherche. Mais pour être
efficace, la recherche doit s'appuyer sur des disciplines
complémentaires, intervenant toutes dans le champ de la
criminologie : droit, médecine légale, sociologie,
psychiatrie…
Depuis de nombreuses années à Nantes, des enseignants-chercheurs
issus de ces différentes disciplines collaborent de façon
informelle à des projets de recherches en criminologie.
La création de l'Institut Universitaire Nantais de
Criminologie donne un cadre institutionnel à ce travail
collaboratif et offre l'opportunité d'imaginer plus de projets
communs. C'est aussi un moyen de pérenniser les réseaux au-delà
des individus.
En quoi cette initiative est-elle
originale ?
En France, les universitaires ont malheureusement tendance à
travailler dans leur seul champ disciplinaire, sans s'ouvrir à
des savoirs et pratiques complémentaires. Il existe des instituts
de criminologie mais qui sont rattachés à la faculté de droit ou
de sciences humaines. L'Institut Universitaire Nantais de
Criminologie (UNIC) est la seule structure de recherche en
criminologie qui est rattachée à une université, afin de marquer
son ouverture à de multiples disciplines.
Quels sont les premiers projets de recherches sur
lesquels vous travaillez ?
Nous menons actuellement un projet de recherche sur la garde à
vue faisant appel à des juristes et à des médecins légistes. Il
s'agit d'étudier de façon précise qui est placé en garde à vue,
comment et où. Cette étude a pour objectif de fournir des
informations sur les évolutions récentes de la délinquance.
Un projet de recherche est également en cours sur les violences
faites aux femmes.
UNIC est un outil de recherche sur l'évolution de la délinquance.
Nos projets ont pour vocation de contribuer à l'analyse du
fonctionnement de la justice pénale et de vérifier si les
réponses apportées à l'évolution de la délinquance sont toujours
appropriées.