Potentiel troisième confinement, aides multiples et
variées, règles changeantes… le contexte actuel peut apparaitre
plutôt lourd pour les dirigeants de TPE/PME. Qu’en est-il
réellement ?
Le Confédération des PME a réalisé une enquête du 7 au 20 janvier
2021, à laquelle 2374 dirigeants ont répondu. On y apprend que
pour 1 chef d’entreprise sur 2 estime ne pas être en capacité de
supporter un troisième confinement, 54% des dirigeants interrogés
craignent pour la pérennité de leur entreprise et 52% d’entre eux
connaissent une importante dégradation de leur trésorerie.
Mais en dépit des difficultés, nous remarquons aussi que même si
les TPE/PME sont fortement impactées par la crise, leurs
dirigeants gardent le moral. Ils sont optimistes à 23% et
résignés à 42%.
Comment cet optimisme se manifeste-t-il ?
Là où on sent les chefs d’entreprise optimistes c’est quand ils
se disent prêts à se mettre autour de la table avec la médecine
du travail pour organiser des vaccinations au sien de leur
entreprise. Tout n‘est pas perdu, ils sont prêts à faire ce qu’il
faut pour organiser de la vaccination au sein de leur
entreprise.
Qu’est-ce qui aujourd’hui inquiète les chefs d’entreprise
?
L’absence de visibilité. Pour les entreprises qui sont en
activité, c’est la date de la reprise « en mode normal » et pour
celles qui sont arrêtées – comme les restaurateurs, les salles de
sport, les métiers de l’événementiel, du tourisme… - c’est la
date de la reprise. Personne n’est en mesure de se projeter dans
quelque chose de positif.
On constate que seuls 10% des dirigeants de TPE/PME
connaissent les modalités du plan de relance dont elles peuvent
bénéficier. Est-ce que c’est les chefs d’entreprises savent tous
à quoi ils ont droit ?
Les mesures d’aide de l’Etat changent tout le temps. C’est bien
puisqu’elles évoluent, elles s’adaptent au besoin des
entreprises, mais par contre, les dirigeants ne savent plus ce à
quoi ils ont droit, comment, jusqu’à quand, etc. C’est notre
mission à nous - la CPME notamment - d’amener ce type d’infos,
mais le fait que ça change régulièrement apporte un certain flou
et une certaine inquiétude.
Le problème c’est aussi le temps d’application des mesures. Par
exemple, Bruno Le Maire a fait une annonce en décembre sur le
fond de solidarité qui change. Mais cela ne sera appliqué qu’un
mois, un mois et demi plus tard. C’est court, mais malgré tout
cela crée des confusions, des incertitudes et des déceptions
auprès des entreprises qui en font des demandes et se les voient
refusées parce qu’elles ne sont pas réalisées au bon moment.
Comment les chefs d’entreprise envisagent l’avenir
?
Aujourd’hui, toutes les entreprises qui rencontrent des
difficultés sans un peu en suspension entre les aides de l’Etat,
les assignations URSSAF… et elles se disent « on va attendre de
voir ce qu’il se passe ». Un tiers des dirigeants ont d’ailleurs
le sentiment que leur activité est « sous perfusion » de
l’Etat.
Tout le monde a envie de reprendre à la normale, mais on ne
pourra pas reprendre à une activité au même niveau que 2019 par
exemple, il y aura une période de latence, le chiffre d’affaire
sera moindre. D’où la nécessité que les dirigeants de TPE/PME
soient soutenus pendant ce temps de reprise.