L’égalité professionnelle n’est pas un sujet nouveau chez
Orange, mais comment cela se traduit concrètement au sein du
groupe ?
La politique de l’égalité professionnelle est très ancrée dans
notre plan stratégique et fait partie de la volonté de nos
dirigeants d’impulser une vraie dynamique. Elle est construite
autour de cinq axes.
- La mixité des métiers qui est un enjeu très particulier sur les métiers techniques et numériques
- L’accès des femmes aux postes à responsabilité
- L’égalité salariale entre les femmes et les hommes. Avec les partenaires sociaux, lors des négociations salariales, nous avons prévu des budgets dédiés pour le rattrapage salarial. Aujourd’hui, chez Orange SA, l’écart salarial, à situation comparable, est inférieur à 1%
- L’équilibre vie professionnelle et vie personnelle, qui est très important tant pour les femmes que pour les hommes. Cela passe par exemple par le déploiement du télétravail, don de jours aux personnes qui en ont plus besoin, aménagement d’horaire, droit à la déconnexion, etc.
- La lutte contre tous les formes de violences : harcèlement, sexisme, violence conjugale, etc.
Qui dirige cette politique ?
Il existe un comité stratégique égalité professionnelle qui
réunit plusieurs membres du comité exécutif, dont le DRH, la
directrice de la RSE, la directrice de l’innovation, etc et des
représentants de chacune des divisions du groupe. Ce comité se
réunit trois à quatre fois par an, il identifie les plans
d‘actions et mesure l’impact de nos sujets. C’est ce comité qui a
d’ailleurs négocié un accord mondial sur l’égalité
professionnelle, signé en juillet 2019 avec UNI Global Union.
Nous nous engageons sur plusieurs indicateurs et notamment avoir
35% de femmes dans les réseaux de management.
Quelle est la spécificité du groupe Orange pour la mise
en place de l’égalité ?
Cela fait des années que nous avons des difficultés à recruter
des femmes dans les domaines techniques. Nous avons créé des
classes dédiées pour trouver des femmes techniciennes, chargées
d’affaires... Depuis 2012, c’est près de 545 femmes qui ont été
formées au métier de technicienne. Notre ambition pour 2025 est
d’avoir 25% de femmes dans les divisions techniques et
numériques.
Et comment allez-vous faire pour y arriver ?
Nous avons notamment, pour y parvenir, créer le programme
HelloWomen. Avec des partenaires, comme la fondation Simplon, top
school, etc, nous travaillons sur quatre axes.
D’abord la sensibilisation des femmes, dès le plus jeune âge, à
embrasser ces carrières-là, puis réussir à attirer les jeunes
filles notamment en revoyant notre façon de communiquer sur les
métiers de l’IA, de la data… Un autre axe est dédié à la
reconversion des femmes vers les métiers du numérique et
technique. Nous avons pour cela lancé un CFA sur la data, la
cybersécurité, sur le cloud. Il y a un vrai enjeu de féminisation
des promos. Notre objectif c’était d’avoir 30% d’apprenantes.
Nous sommes aujourd’hui à près de 60% de femmes. Et enfin le
dernier axe est sur la fidélisation. Comment fidéliser les femmes
qui sont rentrés dans ces filières mais qui vont ensuite
s’orienter vers le commercial ou le marketing.
Orange prévoit aussi du mentoring…
Oui, nous avons aussi un programme pour aider les femmes à briser
le plafond de verre à un niveau national pour des postes à haute
responsabilité. Nous avons aussi des formations, comme « Visa
égalité pro » qui est accessible à tous et que 12 000
collaborateurs ont déjà suivi. Nous formons aussi nos managers et
nos RH sur l’égalité. C’est un travail de longue haleine, l’idée
c’est de parler de ce sujet le plus souvent possible et l’ancrer
dans nos processus RH.