Pourriez-vous vous présenter.
Je suis arrivée un peu par hasard dans les Relations Humaines. Je
n’ai d’ailleurs pas de formation RH, j’ai fait une école de
commerce et j’ai commencé ma carrière en tant qu’auditrice
financière chez Mazars. Au bout de 5 ans, on m’a proposé de
rejoindre les RH. Je faisais déjà des missions RH comme le
recrutement, la formation, l’évaluation, etc. C’était dans ma
nature. Pour moi, l’engagement passe aussi par le dépassement de
sa fiche de poste pour faire rayonner son organisation.
Qu’est-ce que qui vous plait dans la fonction RH
?
J’aime les gens, m’en occuper, pour moi le métier de RH, et cela
peut sembler utopique, mais c’est de s’occuper des gens. Je suis
comme une assistance sociale, je suis là pour m’assurer que tout
va bien.
Pourtant, j’ai découvert un monde très isolé, j’étais beaucoup
choquée de voir que les RH font peur, qu’on n’ose pas leur
parler. Cela m’a fait de la peine parce que ce n’est pas du tout
comme ça que je voyais mon métier. Moi je voulais que ça soit une
fonction qui embraque les gens, qui apporte du changement, qui
vient bousculer les codes. Alors j’ai créé les conditions
d’une émulation collective où chacun peut être acteur du
changement. On est à côté des équipes pour leur permettre d‘être
acteur du changement.
Je crois beaucoup à la QVT par l’estime de soi. Le travail
contribue à se sentir utile et avoir un sens au quotidien.
Pourquoi avoir rejoint le Lab RH ?
C’est une façon pour moi de porter la vision que j‘ai du métier
de RH. La fonction RH est stratégique parce qu’aujourd’hui c’est
le capital humain qui est la plus grande richesse. A l’heure où
l’on veut trouver du sens au quotidien, la fonction RH a beaucoup
de sens. La qualité de vie au travail rejailli beaucoup sur la
qualité de vie tout court.
Pour moi, le Lab est là pour aider la fonction RH à se
réinventer, par le biais de la collaboration start-up/grands
comptes. Il faut arrêter de dire que les RH vont tout inventer
tout seul. Elles font déjà trop de choses aujourd’hui. C’est un
métier complet, nous faisons de la communication, du social, de
la gestion de projet, etc. Nous avons besoin de partenaires pour
mener à bien tout ça.
D’où l’appel aux startups ?
Les startups viennent nous secouer, ce sont des partenaires de
jeu, des paris. Leurs solutions viennent nous aider pour être
plus performants, meilleurs. J’apprends énormément avec
elles.
Oui, ce ne sont pas des RH. Mais pour développer des solutions
les startups ont creusé dans tous les sens la problématique
qu’elles adressent. Elles sont légitimes à pouvoir participer au
débat. Nous sommes égaux dans la discussion.
Le Lab RH n’est pas un incubateur, c’est un écosystème.
Quelles sont les orientations du Lab RH pour les années à
venir ?
Pour réaliser cette transformation de la fonction RH, nous avons
développé trois axes.
D’abord, l’acculturation. Il faut s’acculturer aux nouvelles
tendances et ce, grâce notamment aux startups qui viennent parler
de nouveaux sujets, de nouvelles techniques pour mesurer
l’engagement, le développer, etc.
Ensuite la formation. Les organisations qui veulent passer à l’action ont besoin d’être formées. Parler avec une start-up, c’est parler code, KPIs, intelligence artificielle, etc. Il faut former les RH à ces nouvelles compétences métiers qui sont attendues.
Enfin, il y aura une dimension prospective. Il faut donner une
vision et un cap, penser le futur du travail, de l’organisation
de la fonction. Venir nourrir ceux qui sont déjà en avance et qui
ont besoin d’être nourris et pour se donner un cap, des futurs
possibles.