En quoi l’ANI du 19 juin 2013 constitue-t-il selon vous
  une avancée dans le dialogue social ?
  Pour la première fois, la notion de Qualité de Vie au Travail est
  pleinement intégrée dans le périmètre des conditions de travail
  et de santé au travail.
  C’est une marche supplémentaire qui est franchie pour prendre en
  compte les évolutions actuelles de l’organisation du travail et
  l’impact que celle-ci peut avoir sur la santé des salariés.
  Les personnels d’encadrement, la maîtrise et les techniciens sont
  de plus en plus sous pression avec des objectifs irréalisables
  tant pour eux que pour leurs équipes. Les sphères dirigeantes
  sont de plus en plus éloignées du terrain et ne voient la réalité
  du travail qu’à travers des chiffres.
  Cet accord offre l’opportunité de recréer des espaces de
  discussion pour l’ensemble des acteurs de l’entreprise.
  Concrètement, quelles sont les principales mesures de cet
  accord ?
  Cet accord n’a pas une dimension obligatoire, entendons-nous bien
  mais il va pouvoir servir de base à des accords de branche ou
  d’entreprises sur la qualité de vie au travail. Les entreprises
  signataires vont devoir s’impliquer dans l’amélioration de la
  qualité de vie au travail, aussi bien par l’organisation du
  travail que par la prise en compte de la conciliation entre vie
  professionnelle et vie privée. L’accord prévoit également un
  droit à la déconnexion en matière de technologies de
  l’information et de la communication, un point qui nous semble
  très important à l’heure où la connexion permanente à
  l’entreprise via leur smartphone devient presque une obligation
  pour certains cadres.
  La qualité de vie au travail, une stratégie
  gagnant-gagnant ?
  Tout à fait. Certains chiffres montrent qu’un salarié en
  souffrance a un coût de 13 000€ par an pour une entreprise. Cet
  accord est une chance pour les entreprises. En ces temps de
  crise, la qualité de vie au travail est un facteur de santé
  économique et de bien-être des salariés.