Pourquoi avoir en 2010 fondamentalement modifié votre
façon d'aborder les problématiques de sécurité au travail
?
En faisant le constat que notre manière de faire de la prévention
ne fonctionnait plus. Décider d'une politique de prévention au
niveau d'un service central en charge de la santé et de la
sécurité au travail puis la déployer de façon descendante, ce
n'est plus efficace. D'où la décision en 2010 de revoir
complètement nos pratiques en passant d'une prévention subie à
une prévention choisie.
Le Plan Effet Papillon, c'est la concrétisation d'un nouveau
dialogue entre opérationnels et managers au service de la
sécurité.
Quelles ont été les actions mises en place dans le cadre
de ce plan "Effet Papillon" ?
L'objectif était de faire remonter les problématiques de terrain
sur la sécurité au travail, du risque le plus mineur au plus
grave. Chaque service a travaillé avec ses managers et au total,
ce sont plus de 2 000 points qui ont été remontés. Nous les avons
classifiés par nature de risque : ergonomie, manutention, risques
psychosociaux…
D'emblée nous avons pris le parti de décaler à 2012 le traitement
des points liés aux risques psychosociaux pour nous consacrer en
premier lieu au règlement des points de sécurité opérationnelle.
Nous avons pu ainsi en 2 ans régler la plupart des problèmes
identifiés.
En dehors de cet aspect purement opérationnel, le plan Effet
Papillon a eu un impact très positif sur la qualité du dialogue
social entre direction, managers et salariés. Les salariés ont pu
constater que nous les écoutions et que nous apportions des
solutions à leurs demandes. Aujourd'hui la dynamique est lancée
et chaque service fait remonter ses problèmes de sécurité. A
charge ensuite au service SST de trouver des solutions
opérationnelles et de les financer.
Après le volet sécurité opérationnelle, vous vous êtes
donc attaqué au volet "Qualité de Vie au Travail" avec le plan
"Altitude Papillon" ?
Effectivement, nous avons lancé en 2012 le plan "Altitude
Papillon" en reprenant tous les points qui avaient été remontés
sur l'organisation du travail, la charge et le confort de
travail, la pression temporelle…Toujours dans une optique
participative, nous avons fait appel au volontariat pour
constituer des groupes de travail afin d'aller plus loin sur les
problématiques. Travailler sur les éléments à améliorer bien sûr
mais aussi, réfléchir à nos forces pour les préserver. Des points
positifs concernant notre culture d'entreprise sont ainsi
remontés comme l'ambiance de travail ou l'entraide entre
collègues.
Des plans d'actions opérationnels ont été élaborés à partir du
travail de ces groupes animés par des psychologues du travail
externes. Les solutions proposées vont de la communication
interne au partage de bonnes pratiques entre managers, en passant
par le simple fait de dire bonjour le matin…
Au delà de cette dimension opérationnelle, le Comité de Direction
s'est engagé dans une véritable réflexion sur l'organisation de
l'entreprise et sur les moyens de l'améliorer pour une meilleure
qualité de vie au travail. Ainsi depuis le Top Management jusqu'à
l'opérationnel, c'est toute l'entreprise qui est mobilisée.