DEFIBTECH, comme son nom l’indique, exerce dans le domaine des défibrillateurs. Mais pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
DEFIBTECH est une société américaine dont le métier est la
conception et la commercialisation de défibrillateurs automatisés
externes (et de ses accessoires), appelés aussi DAE. Créée en
1999 dans le Connecticut, la société a mis son premier appareil
sur le marché en 2003. Elle a vendu à ce jour plus de 50 000
défibrillateurs. Un réseau de partenaires aux Etats-Unis et à
travers le monde assure la distribution. La société est certifiée
FDA (Food and Drug Administration), la réglementation américaine
des dispositifs médicaux, très stricte et renouvelée tous les
deux ans.
La filiale française, DEFIBFRANCE, dont je suis à l’origine,
emploie quatre personnes.
Depuis le 4 mai 2007, la loi permet l’utilisation des DAE par les personnels non médecins. Qu’est ce que cela a changé ?
Avant la loi, seuls les médecins et les sauveteurs secouristes, ayant reçu une formation très poussée en la matière, étaient habilités à se servir de l’appareil. Il ne pouvait pas en être autrement car les défibrillateurs étaient complexes. La nouvelle législation autorise maintenant les entreprises et les collectivités à s’équiper. Ainsi, nos outils ont dû évoluer pour devenir plus simples d’utilisation, financièrement abordables et plus robustes. DEFIBETH travaillait au développement de tels DAE depuis de longues années car l’appareil était déjà autorisé dans certains pays comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas. Aujourd’hui, l’ensemble des pays européens généralise l’accès du grand public au défibrillateur. Cette évolution a également modifié notre métier : la défibrillation (choc électrique externe consistant à délivrer un courant électrique dans le cœur en cas de trouble du rythme) n’est pas un geste anodin. L’utilisation du DAE, automatique ou semi-automatique, nécessite un court apprentissage préalable. En complément d’une technologie, nous apportons aussi un accompagnement. Nous avons édité des supports pédagogiques et proposons des formations à cette technologie.
Quel est l’intérêt de cette loi pour les entreprises ?
C’est une avancée incroyable dans la gestion des problèmes cardio-vasculaires. Il faut savoir que la fibrillation ventriculaire représente 80 % des arrêts cardiaques. Dans ce cas précis, un défibrillateur suffit à faire repartir le cœur. Dès l’accident, chaque minute qui passe réduit le taux de survie de 10%. Une intervention rapide est vitale mais les pompiers mettent environ 8 minutes pour se rendre dans une entreprise. Le constat est simple : la présence, sur place, d’un DAE est quasiment la seule chance de survie en cas d’arrêt cardiaque. Encore faut-il, cependant, que l’appareil soit facilement accessible par les salariés formés aux premiers secours. Les entreprises ont également un travail à faire pour rendre l’utilisation du défibrillateur aussi automatique que l’extincteur.
Depuis 2007, toutes les entreprises se sont équipées ?
L’utilisation et l’achat du DAE se généralise, dans les petites comme les grandes entreprises. Mais malheureusement, l’appareil n’est pas encore présent partout. Les entreprises les plus sensibilisées sont celles qui ont, par le passé, été confrontées à un problème cardiaque. D’autres attendent une obligation avant de s’équiper (certains députés y réfléchissent). Plusieurs raisons peuvent expliquer cette réticence : la peur d’utiliser un appareil que l’on pense complexe, l’idée reçue d’un prix d’achat élevé. Notre rôle est de rassurer les préventeurs sur une technologie accessible à tous : l’appareil, entièrement ou semi automatisé, guide l’utilisateur à toutes les étapes. Il n’y a pas d’erreur de manipulation possible.
Votre présence sur Préventica Sud-Ouest sera l’occasion de familiariser les professionnels de la prévention en entreprise à cette technique ?
Oui, comme à Nantes, nous organiserons des démonstrations sur
notre stand et nous proposerons des formations à l’utilisation du
DAE, en partenariat avec la Croix-Rouge. Les entreprises et les
collectivités qui viennent nous rencontrer sur Préventica sont
particulièrement réceptives à ces actions pédagogiques. Elles
sont déjà engagées dans une démarche de prévention et attendent
des réponses concrètes. Les échanges sont particulièrement
intéressants sur le salon. Nous apprécions cette proximité avec
les préventeurs de chaque région.