Quels sont aujourd’hui les missions et le rôle de la
DRASS ?
Les 22 DRASS et 98 DDASS (plus 4
directions en Corse et DOM) constituent l'architecture des
services déconcentrés du Ministère de la
Santé. Les DRASS sont chargées, sous l’autorité
du préfet de région, d’assurer la mise en œuvre des politiques
nationales de santé et de solidarité. Elles interviennent selon
trois axes : la santé publique, l’action sociale, la
protection sociale. Les DRASS travaillent en étroites relations
avec les ARH (Agences régionales de l’hospitalisation), les ORS,
les CRAM et l’Institut de veille sanitaire. Dans chaque
DRASS, une cellule interrégionale d'épidémiologique
est présente. Ce dispositif est très efficace dans la région
PACA.
Notre intervention est de quatre ordres. Nous observons et
analysons les besoins (recueil d’informations), planifions et
programmons les activités sanitaires et sociales. Nous allouons
aussi les ressources affectées à ces dernières et coordonnons les
actions départementales et régionales. Les DDASS, quant à elles,
mettent en oeuvre les politiques (promotion, prévention en terme
de santé publique, protection sanitaire de l’environnement et du
respect des règles d’hygiène) : elles agissent de concert
avec la Fonction Publique Territoriale et les établissements de
soins.
Tout cela n’est-il pas amené à changer avec la réforme du
21 juillet 2009 ?
En effet, la loi Hôpital Patient Santé Territoire, votée l’été
dernier, va complètement réformer le dispositif sanitaire et
social français. Il s’agit d’un chantier énorme, car chaque
région est un cas particulier ! Les DRASS, DDASS, l'ARH et
une partie de la CRAM se regroupent en 2010 pour
devenir des Agences Régionales de Santé (ARS). La région PACA
verra s’opérer le changement dès le mois de mai. L’ARS sera une
agence de santé autonome, avec à sa tête un directeur nommé en
Conseil des ministres (l’Etat garde un contrôle fort sur le
dispositif). Le volet social, qui incombait également aux
DRASS et DDASS, dépendra, quant à lui, de la Direction régionale
de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale.
Cette réforme vise à appréhender la santé en région de manière
plus efficiente et à la rendre plus lisible pour les
usagers. Nous nous avançons vers une démarche plus globale de la
santé publique, laissant une place plus importante à la
prévention.
On pense à vous en terme de santé publique. Mais vous
intervenez également, quoique plus indirectement, au niveau de la
santé au travail. Expliquez-nous.
Il est vrai que nous n’intervenons pas directement dans les
entreprises. Néanmoins, l’hygiène et la sécurité sont des notions
largement prises en compte dans nos études. Nous participons
à un travail de fond sur des problématiques telles que la
lutte contre le bruit, la qualité des eaux destinées à la
consommation humaine, la prévention des pandémies ou la qualité
de l’air intérieur. Par ailleurs, le Ministère de la Santé et,
par extension, les DRASS et DDASS (ARS dans quelques mois),
participe à la mise en place des politiques de santé publique
comme le plan Santé-Travail ou le plan Cancer.
Enfin, nous travaillons avec les principaux partenaires de
santé : AFSSA et AFSSET (future ANSSAET à compter du 1er
juillet), InVS, ANACT, CNRS… La création de l’ARS dans quelques
mois va encore accroître notre rôle auprès des entreprises.
Enfin, la DRASS abrite une cellule d’épidémiologie,
la CIRE, bras régional de l’InVS. Trois de ses programmes
impactent directement la santé et la sécurité au travail :
la surveillance du mésothéliome («cancer de l’amiante»), l’étude
des corrélations entre travail et syndrome du canal carpien, la
surveillance épidémiologique des risques professionnels
permettront d’apporter des connaissances sur les pathologies
professionnelles n’entrant pas encore dans le tableau de
reconnaissance des maladies professionnelles.
La DRASS PACA sera présente sur le Salon Préventica
Méditerranée. Pourquoi avoir choisi de vous associer à
l’événement ?
Je connaissais déjà le salon pour l’avoir visité en 2009 à Lyon,
à la recherche de contacts avec les professionnels de la
prévention et les industriels. J’ai été séduit par l’étendue des
problématiques abordées et la plate-forme d’échanges qui le
caractérise. En 2010, le salon s’organise à Marseille ; il
était donc inconcevable de ne pas y participer. La
DRASS a besoin de communiquer avec les entreprises,
d’expliquer son rôle et ses missions. Je pense aussi que nous
avons des propositions à faire, des orientations à donner en
terme de santé et de sécurité, notamment sur de nouvelles
maladies professionnelles, mal maîtrisées et dont on ne parle
guère.
En ce qui me concerne, je proposerai une conférence sur le thème
des épidémies et des pandémies. Le récent épisode de la grippe A
doit nous faire réfléchir à une organisation sanitaire et sociale
pragmatique en entreprise.