Dans quelle mesure le plan communal de sauvegarde (PCS) permet-il aux communes de faire face au COVID 19 ?
Le PCS permet de faire face à tous les évènements qui peuvent
frapper la commune en affectant la population. Il organise la
continuité des missions courantes en situation dégradée. Son
élaboration permet de sensibiliser le conseil municipal, les
agents territoriaux et les citoyens ressources, le boulanger, le
pharmacien l’agriculteur avec son tracteur, qui seront impliqués
dans la gestion de la crise. Il comporte différents outils, comme
le poste de commandement communal ou encore les fiches
opérationnelles.
La réserve communale de sécurité civile peut aussi s’avérer un
atout si la municipalité a eu la sagesse et le courage d’en créer
une. Même s’il ne prévoit pas de plan spécifique pour faire face
à la crise du coronavirus, il y a toute une organisation qui est
prévue et c’est ce qui permet gagner un temps précieux.
Dans quelle mesure le PCS permet-il de s’adapter aux mesures de confinement ?
Le maire applique les consignes du préfet. Si ce dernier demande
que les personnes de plus de 70 ans ne sortent plus de chez elles
par exemple, même pour faire leurs courses alimentaires, cela va
être à la municipalité d’organiser la distribution des repas. Si
par chance il y a une fiche opérationnelle consacrée à la
distribution des repas aux personnes vulnérables dans le PCS,
elle va servir et faire gagner du temps et de l’efficacité, même
si elle n’était pas prévue pour cette crise sanitaire.
La question de savoir qui doit conduire la camionnette de
livraisons des repas, raccroche au Plan de continuité d’activité
(PCA). Il détermine les activités essentielles et celles qui
peuvent être mises en sommeil le temps de la crise. Les cadres et
employés qui continueront à assurer ces fonctions vitales en
situation de crise sont identifiés ainsi que leurs relèves. Le
PCA est fortement recommandé aux collectivités mais pas
obligatoire.
Combien de communes ont élaboré un PCS ?
Le plan communal de sauvegarde est obligatoire depuis la loi de
modernisation de la sécurité civile du 14 août 2004. Il s’impose
à toutes les communes qui sont concernées par un plan de
prévention des risques et il est recommandé à toutes les autres
car aucune n’est à l’abri d’un risque et la crise sanitaire du
coronavirus le prouve. 78 % des communes pour lequel il est
obligatoire disposent d’un PCS, mais il s’agit malheureusement le
plus souvent de copié-collé, de coquilles vides.
Acheter un PCS clef en main c’est gaspiller de l’argent public.
Certes, la collectivité est dans les clous de la loi, elle a
élaboré son PCS qu’elle a envoyé à la préfecture qui l’a
enregistré mais malheureusement beaucoup ne sont pas
opérationnels. Il y a un principe : se faire assister mais ne pas
faire faire. Car seuls les élus qui connaissent les enjeux de
leur territoire et sa population, peuvent écrire le PCS. La
sauvegarde est une mission de proximité.