Pourquoi cette résolution ?
La crise sanitaire que nous traversons a placé la santé au
travail au premier plan et en a révélé tous les
dysfonctionnements. Nous avons vu des entreprises qui ont été
complètement démunies face aux procédures qu’elles devaient
mettre en place.
A la sortie du confinement, nous souhaitions interpeller le
gouvernement et les partenaires sociaux afin d’aboutir rapidement
sur une véritable réforme de la santé au travail portée par une
résolution de loi.
Cette réforme de la santé au travail a 3 grandes ambitions. La
première, est de faire de la santé au travail une priorité de la
stratégie nationale de santé. La seconde ambition est de doter la
France d'un système d'acteurs de santé au travail plus efficace
et tourné vers la prévention. La troisième ambition que nous
attribuons à cette réforme de santé au travail, est de prévenir
l'usure professionnelle en faisant un lien étroit entre
l'exposition aux risques et les parcours professionnels proposés
aux travailleurs.
Les implications sont donc importantes : création d’un guichet
unique, mise en place d’un socle de prestations commun,
prévention de la désinsertion professionnelle.
Quelles sont selon vous les principales difficultés à sa
mise en œuvre ?
Le projet de création d’un guichet unique suscite naturellement
des questions. Aujourd’hui il y a une multiplicité d’acteurs dans
la santé au travail : les services de santé au travail et leurs
équipes pluridisciplinaires, les CARSAT, le réseau Anact-Aract,
l’INRS… Les entreprises sont perdues, notamment les TPE.
Elles ne savent finalement plus à qui s’adresser et ne
bénéficient quasiment pas des compétences mises à leur service et
pour lesquelles elles paient. La création d’un guichet unique,
c’est un interlocuteur unique pour les orienter vers la bonne
réponse à leurs besoins.
Nous souhaitons que cette réforme conduise vers une meilleure
lisibilité et une simplification de la santé au travail au
France.
70% des Français font confiance à leur entreprise pour s’occuper
de leur santé, l’entreprise doit avoir les moyens de répondre à
cette attente.
Où en êtes-vous sur l’avancement de la réforme
aujourd’hui ?
Le travail a commencé entre les organisations syndicales et
patronales en juillet avec la lettre de cadrage de la Ministre du
Travail. J’en attends que les partenaires sociaux trouvent une
voie médiane entre le rapport Lecoq peut-être trop disruptif et
le rapport Artano plus conservateur Les
négociations sont en cours et nous attendons les résultats à la
fin de l’année. La réforme devrait donc voir le jour début
d’année 2021
