Comment fonctionne votre entreprise, Fizzer
?
Historiquement Fizzer propose d’envoyer des cartes postales
personnalisées avec vos propres photos. Récemment nous avons
développé d’autres services : faire-part, album photo, gazette,
carte-postale aimantée… Nous avons des bureaux en Normandie, où
sont les cofondateurs et notre service d’impression. Le reste des
salariés est éparpillé.
Personnellement, je reviens de trois mois au Mexique, nous avons
un développer à Bali, un des fondateurs est en Pologne, une autre
personne en Colombie. Les autres sont en Savoie, à Paris, dans le
Jura, près de Pau…
Nous nous retrouvons tous deux fois par an. Une fois en France et
une fois à l’étranger. Nous passons quatre jours tous ensemble à
travailler et à faire un peu la fête.
Comment travaillez-vous au quotidien ?
Chez Fizzer nous travaillons en asynchrone. Nous avons le choix
de nos horaires. Mon responsable me dit toujours : « Si tu mets
2h ou 8h à faire un truc je m‘en fiche, ce qui compte c’est le
résultat. » Je sais que je suis plus efficace le soir. Je peux
abattre en 1h ce que je ferai en 3h dans l’après-midi. Donc
j’aménage mes journées comme je veux. C’est idéal pour être plus
productif ! nous savons bien que dans une entreprise classique
quand nous avons terminé les trucs à faire, nous nous ennuyons,
nous tournons en rond.
En contrepartie j’ai toujours mon ordinateur avec moi, que
l’entreprise m’a donné à mon arrivée. Fizzer nous donne aussi un
budget illimité pour l’achat de ressources pour travailler, comme
des livres par exemple. J’ai aussi un budget annuel pour du
matériel de bureau comme une chaise, une souris, etc et chacun
peut aussi louer un espace dans un coworking, avec un budget
maximum de 2000€ par an.
Est-ce que pour communiquer avec vos collègues vous
passez votre vie en visio ?
Nous n’avons qu’un seul impératif : la réunion du jeudi à 14h,
heure française. Et nous avons aussi un point en one to one avec
notre manager, toutes les deux semaines, à un horaire qui nous
arrange tous les deux.
Au quotidien, nous utilisons Slack pour communiquer et Notion
pour stocker les documents, des infos. Sur Slack, idéalement, dès
que quelqu’un part de son poste, il prévient. Comme ça tout le
monde sait que la personne n’est plus disponible. Il suffit de
dire « je vais faire une course de 30 minutes, je reviens » ou
juste de mettre « Away from keybord (AFK) + la durée ».
Quel rapport avez-vous avec votre entreprise, vos
collègues ?
J’ai une affection particulière pour l’entreprise. Dans une
organisation « classique », il faut aller au bureau, prendre le
métro et nous n’en avons pas forcément envie. Là, à chaque fois
que je me pose derrière mon ordinateur, c’est un moment où j’ai
envie et où je suis productive. Dès que je sens que je ne suis
plus productive, je vais faire autre chose.
Grâce à cette mentalité, les gens sont meilleurs et plus
investis. Personnellement, j’ai toujours envie de faire plus.
Parfois je travaille le week-end parce que j’adore ce que je
fais. Comme je voyage en travaillant, je ne ressens pas le besoin
de prendre des congés par exemple.
Je n’ai jamais été aussi proche de mes collègues que depuis que
je suis en télétravail. Tout le monde discute avec tout le monde.
Je n’ai jamais autant parlé de la vie quotidienne avec mes
collègues. Sur Slack, par exemple, tous les lundis un robot pose
une question du type « qu’as-tu fait ce week-end ? » et tout le
monde répond, partage ses photos, ses histoires, etc. Quand on
fait ça tous les jours, on finit par bien connaitre les gens.
Mais alors, quel est le revers de la médaille de ce mode
de travail ?
Il faut arriver à couper. Ce n’est pas mal de faire 50h par
semaine quand il faut, comme c’est pas mal de faire 20h si on a
moins de travail. Avant je travaillais à des heures fixes, mais
je ne produisais pas forcément plus. Maintenant, je m’arrête
quand j’ai fini ce que je dois faire dans ma journée.
Ce type d’organisation nécessite une grande autonomie. Chez
Fizzer, chacun est expert dans son domaine, chacun gère ses
trucs. Nous ne recrutons de junior qui pourraient avoir besoin de
contact fréquent et d’apprendre avec les autres.
Pour les personnes qui sont seules ou avec un conjoint qui n’a
pas le même rythme, ça peut vite être déprimant et difficile de
ne pas avoir le même rythme. C’est un vrai projet de vie. Le full
remote c’est ma raison d’être. Ne pas avoir de temps de
transport, ne pas devoir vivre à Paris, pouvoir voyager,
travailler où on veut sans renoncer à une entreprise.