Pouvez-vous nous présenter l’Association PSRE
?
L’Association a été créée en 1998 par de grandes entreprises
ayant signé des «chartes» de sécurité routière avec l’Etat et des
assureurs impliqués dans la couverture des flottes automobiles.
La légitimité de cette initiative tenait à l’expérience déjà
acquise par certains secteurs d’activité (pétroliers, travaux
publics…) en matière de prévention du risque professionnel. Le
but assigné à la jeune Association était de créer un carrefour
d’idées et de bonnes pratiques partageables, de pouvoir élever
une voix autonome dans un souci du moyen/long terme, de susciter
et accompagner des innovations en matière de prévention.
L’organisation est fondée sur la confiance de grands acteurs
professionnels et d’une équipe pluridisciplinaire d’intervenants
de haut niveau ; le moteur en est collégial.
En quoi votre action est-elle essentielle pour les
salariés des entreprises ? De quelle manière
intervenez-vous ?
L’expression de PSRE et ses actions spécifiques sont perçues
comme des points de repère par les grands noms de la prévention
des risques professionnels, professionnels ou spécialistes.
L’ambition d’actualiser en permanence les référentiels de
prévention rend essentielle la mission de PSRE comme
«concentrateur» des retours d’expériences et de «redistributeur»
des meilleures pratiques. L’attachement à enrichir le management
du risque routier en entreprises et collectivités profite à moyen
terme aux centaines de milliers de salariés des organisations
industrielles ou de services les plus engagés.
PSRE développe la sensibilisation à la réalité du risque routier,
sous ses nombreuses facettes (économique, sociale, humaine, de
réputation et d’image, modernité des relations du
travail) et par différentes voies : tables-rondes
d’experts reconnus, réunions-débats interentreprises, films basés
sur des retours d’expérience, animations participatives de
diagnostics de terrain. Par voie de conséquence, PSRE s’investit
dans la promotion des méthodes de prévention : des ouvrages
les plus simples (guide prévention pratique dans les petites
entreprises) aux plus élaborés (référentiel du Management de la
Sécurité Routière en entreprise), sans oublier le notoire guide
«Pour réussir la prévention dans sa PME». Pages Internet dédiées
aux aspects juridiques et ateliers interactifs de diagnostic de
la prévention dans sa propre organisation sont d’autres moyens
mobilisés, grâce aux financements partenariaux des Assureurs de
la FFSA. Afin de ne pas verser dans le complexe de la «tour
d’ivoire» PSRE accompagne aussi, jusque dans leurs mises en œuvre
concrètes, des expérimentations de terrain (parcs d’activité,
pôles SR départementaux, plans de mobilité des communautés
urbaines).
Quel constat tirez-vous de la prévention des risques
routiers dans les entreprises ?
Les statistiques de sinistralité émanant des régimes de
couverture professionnelle - notamment de la CNAMTS - parlent
d’elles-mêmes : les progrès de la sécurité routière en
entreprise ont été plus rapides que dans la «société civile»,
malgré une exposition au risque toujours présente (moins de
métiers sédentaires, plus de km parcourus par usager
professionnel). Ces résultats sont dus à l’action des entreprises
sur elles-mêmes (notamment sur l’organisation des déplacements et
des communications), sur les véhicules, sur les compétences des
salariés. Les démarches professionnelles de prévention ne
connaissent plus de tabous (alcool et stupéfiants, téléphone au
volant). Néanmoins, le risque du trajet domicile/travail pèse de
plus en plus lourd pour les régimes professionnels et les
assureurs privés ; son positionnement à la frontière de
l’entreprise et du domaine public en rend la prévention plus
complexe. Le potentiel d’influence des entreprises n’en est pas
moins important… encore tarde-t-il à être reconnu et encouragé.
Sur quelles problématiques mettez-vous l’accent en ce
moment ?
Elles sont liées à certaines faiblesses des plans de prévention,
ainsi qu’à des leviers nouveaux :
- L’identification claire du téléphone (et manipulation du GPS)
au volant est nécessaire, s’agissant d’un facteur de risque en
développement,
- La poursuite de l’action contre l’alcoolisation et
l’imprégnation en stupéfiants comme facteur de maîtrise diminuée
des déplacements, ainsi que la vigilance sur les excès
médicamenteux impactant la conduite,
- La nécessaire intégration des impératifs de sécurité dans les
plans de mobilité promus par les grandes collectivités
territoriales,
- Le développement de synergies entre les actions de santé au
travail et la prévention du risque routier (troubles
musculo-squelettiques, vision, déficit de sommeil et somnolence).
Vous êtes partenaire de Préventica depuis plusieurs
éditions et nous vous retrouverons à Lille dans quelques
semaines. Qu’attendez-vous de cette édition Nord
Europe ?
Chaque édition Préventica révèle de réels progrès en matière de
moyens de prévention et sécurité : innovations
technologiques, pertinence accrue des offres de conseil et de
formation, interrogations toujours plus pointues. Il n’est pas
vain de fréquenter une édition régionale, à deux années de
distance. A ce titre, PSRE ne vient pas seulement pour animer des
conférences et tables-rondes ou rencontrer ses adhérents, mais
encore pour s’enrichir de l’écoute et l’échange, facteurs de
dépassement des défis actuels.