Pourquoi avoir mis en place ce « congé respiration » ?
Quel a été le déclencheur ?
Pour comprendre la mise en place du dispositif, il faut tout
d’abord expliquer le contexte dans notre entreprise. Nous avons
un modèle de recrutement un peu particulier, dans le sens où nous
recrutons uniquement des juniors. L’idée, c’est de les embaucher
à la sortie des études, pour vraiment les former à l’ADN de notre
entreprise, et qu’ils progressent dans la société dans une
approche de long terme. Cependant, il est compliqué de convaincre
quelqu’un de rester une quinzaine d’années dans la même
entreprise en sortie d’études, puisque cela suppose qu’on n’ait
pas connu d’autres expériences.
Le projet a démarré grâce à un alternant, à qui nous avons
proposé de partir quatre mois en Asie, avant de revenir chez nous
en CDI. Cette première expérience a amené la réflexion autour du
congé respiration.
Comment cela fonctionne-t-il concrètement ?
Avec chaque salarié, nous avons deux points semestriels dans
l’année, permettant de faire un retour sur la période passée et à
discuter des éventuelles demandes concernant l’avenir. Pour les
collaborateurs bénéficiant déjà d’une certaine expérience, les
analystes seniors et les managers, c’est à ce moment-là que nous
pouvons inciter à s’ouvrir à ce projet.
Il ne s’agit pas d’une période de vacances payées ; l’objectif
c’est vraiment de prendre du temps pour réaliser un projet. C’est
pourquoi chaque cas et ses retours sont différents. Il n’y a par
exemple pas de recrutement pour absorber la charge de travail.
L’idée est plutôt de trouver une organisation en fonction du
projet envisagé. La seule règle est de maintenir un service
client très important, puisque c’est l’ADN de la société.
Quels ont été les retours jusqu’à présent ?
Le dispositif est assez récent, puisqu’il a été créé
officiellement en janvier 2021. Je suis par ailleurs le premier à
en avoir véritablement bénéficié. Mais l’ensemble des retours est
très positif. Sur le recrutement, tout d’abord, le congé
respiration constitue un argument complémentaire et devient un
élément très valorisé. En interne, c’est aussi une chose dont on
parle très régulièrement ; c’est un facteur de motivation et de
fidélité. Sa mise en place a vraiment un impact positif sur
l’état d’esprit de l’entreprise, même pour ceux qui n’en ont pas
encore bénéficié. Ce que nous avons sous-estimé, c’est l’impact
positif que cela a eu par rapport au travail et la relation avec
nos clients.
Comment le dispositif devrait-il évoluer ?
Nous menons actuellement des réflexions sur un modèle hybride,
intégrant une part de télétravail. Nous avons posé les bases de
discussion, et c’est un chantier que nous allons peut-être
initier. Un compte-rendu de la première expérience sera également
organisé, avec une matinée d’intervention en plénière sur le
sujet. Deux demandes sont en cours pour le dispositif.
Tout cela va nous permettre d’alimenter cet outil, et d’en mettre
de nouveau en place. Nous ne comptons pas rester sur nos acquis,
c’est une base qui va évoluer et nous sommes constamment en
réflexion.
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