Pouvez-vous présenter Carton Plein ?

Johanna : Nous sommes une association d’insertion socio professionnelle dont le but est, depuis 2012, de lutter contre la grande exclusion tout en participant à la transition écologique. Nous accompagnons des personnes vers l’emploi en les formant à des activités écologiques et innovantes.
 

En quoi consiste l’activité de l’association ?

J : Nous avons deux secteurs d’activité. Le premier consiste en la collecte, le réemploi et la revente de cartons de déménagements. Nous récupérons des cartons dans des enseignes parisiennes que nous rapportons dans nos ateliers-boutiques. Nos salariés font le desckotchage, la mise à plat et préparent à les revendre comme cartons de déménagement ou de livraison. C’est encore moins polluant et énergivore que le recyclage.
 

Sofiane : Nous avons aussi ajouté l’activité de cyclologistique. On fait des collectes et des livraisons variées sur deux roues. En fait, on avait des vélos, on avait des remorques, pourquoi ne pas les utiliser pour autre chose ? Nous sommes prestataires auprès d’entreprises pour des livraisons du dernier kilomètre. Nous proposons aussi des déménagements à vélo. Nos partenaires gagnent des espaces de stockage en rentrent dans leurs démarches RSE. Cela coche un peu toutes les cases : économiques, sociales et écologiques ; et répond à une demande croissante des professionnels. 
 

Mais c’est bien l’insertion professionnelle qui imprègne l’ADN de Carton Plein ?

J : L’idée originelle était de trouver de l’activité professionnelle pour des personnes à la rue. Le carton se trouvait très facilement à Paris et est toujours très facilement réemployable. De plus, c’est un support d’activité accessible sans prérequis. Côté carton, nous proposons notamment des contrats à faibles volumes horaires pour les personnes les plus éloignées du monde de l’emploi. Des collègues sont éducateurs socioprofessionnels et les aident à lever les freins à l’emploi (logement, administratif, ndlr). L’écologie est surtout un moyen, un prétexte, pour raccrocher ces personnes au monde du travail et à la société. Nous espérons être un tremplin vers l’emploi durable.
 

S : Côté cyclologistique, nous avons une entreprise d’insertion qui s’adresse à des réfugiés ou des chômeurs longue durée (28 à 35h/semaine, ndlr). Nous les formons aux métiers de cyclologisticiens (conduire un vélo cargo, relation client, compétences transverses) pour qu’ils aient des ressources à mobiliser dans de futurs emplois. Le cœur de l’activité de Carton Plein c’est d’accompagner des personnes vers l’inclusion tout en accomplissant des missions écologiques leur permettant de monter en compétences. 
 

Quel intérêt pour vos entreprises partenaires ?

S : De la même façon que nous accompagnons de plus en plus de personnes, nous nous développons. Nous grandissons. Nous avons aussi bien des clients réguliers que des ponctuels ; et tout type de structures travaillent avec nous. Les entreprises à impact social se développent de plus en plus. C’est un modèle qui marche et inspire. Nous sommes reconnu pour la qualité des services proposés et prouvons que l’on peut tout à fait bien faire en travaillant avec un public jugé « difficile ». Les salariés en insertion chez nous arrivent même à trouver des débouchées professionnelles et à entrer dans la vie active. 
 

J : Notre activité parle aux entreprises, aux pouvoirs publics. On peut aussi travailler aussi bien avec des particuliers qu’avec des entreprises ou des collectivités. Penser à l’écologie tout en donnant aux gens les moyens de réussir… Notre voie fait sens dans les enjeux de l’époque.


 

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