La CNIL tient un rôle important dans la régularisation de
l’utilisation des systèmes de contrôle d’accès. Toujours dans un
esprit éthique, elle apporte un cadre juridique permettant aux
utilisateurs de voir leurs libertés respectées et aux
organisations de mettre en place des dispositifs adaptés.
Dans cet esprit, la CNIL demande notamment la différenciation des
bases de données des systèmes de contrôle d’accès. Cela permet de
séparer contrôle d’accès physique aux zones
« sensibles » et contrôle de présence des employés dans
l’entreprise.
Fortement ancrée dans une démarche éthique, la CNIL impose que
les organisations souhaitant mettre en place des contrôles
d’accès déposent des demandes d’autorisation, notamment pour
les systèmes biométriques.
La normalisation de la biométrie
La CNIL encadre fortement l’usage de la
biométrie dans les organisations privées comme
publiques. En ce qui concerne les empreintes digitales, elle les
limite à un usage exceptionnel utilisant un stockage sur un
terminal de lecture-comparaison ou sur un serveur et impose aux
organisations d’informer les usagers (les salariés
principalement) sur leurs droits. Elle souhaite que les
utilisateurs adoptent une démarche éthique sur
l’informatique et les libertés.
L’Organisation internationale de normalisation (ISO) et la
Commission électrotechnique internationale (CEI) ont rédigé un
rapport technique sur les enjeux sociétaux, culturels et
éthiques de l’utilisation de la biométrie dans les systèmes de
sécurité. Celui-ci vise à offrir un appui aux
entreprises soucieuses de développer et/ou mettre en application
un dispositif biométrique qui soit en accord avec le cadre
juridictionnel mais aussi éthique et qui prenne en compte les
problématiques de santé et de sécurité.
Les exigences de la détection
intrusion
C’est la règle APSAD R81 qui précise les
exigences techniques minimales pour garantir un système
de détection automatique efficace. Sa dernière mise à
jour, en novembre 2010, tient bien sûr compte des dernières
normes mais également des évolutions sur les usages de ce type de
système comme la vidéosurveillance par exemple.
La règle APSAD R81 établit une méthodologie qui suit
quatre étapes : analyse de risque pour préciser le
niveau de surveillance et les solutions techniques à mettre en
place, conception, réalisation et maintenance de l’installation.
Cette méthode permet de garantir une installation adaptée à
chaque besoin.
Le cadre juridique des systèmes de vidéosurveillance
Le cadre juridique français de la vidéosurveillance
- la loi n°95-73 du 21 janvier 1995 relative à la sécurité (modifiée par la loi du 23 janvier 2006),
- son décret d'application n°96-926 du 17 octobre 1996 (modifié par le décret du 28 juillet 2006),
- une circulaire du ministère de l'intérieur du 22 octobre 1996,
- l’arrêté du 26 septembre 2006 et celui du 3 août 2007 définissent les prescriptions techniques des systèmes de vidéosurveillance.
La loi de 1995 rappelle que "les enregistrements visuels de
vidéosurveillance (…) qui sont utilisés dans des traitements
automatisés ou contenus dans des fichiers structurés selon des
critères permettant d'identifier, directement ou indirectement,
des personnes physiques, (…) sont soumis à la loi n°78-17 du 6
janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux
libertés". Le décret d'application de 1996 précise qu’une
autorisation doit être demandée à la CNIL lorsque ces
enregistrements sont utilisés pour la constitution d’un fichier
nominatif. La vidéosurveillance est donc régulée comme
tout traitement de données à caractère personnel.
Les deux principes fondamentaux du dispositif de vidéosurveillance
La transparence
La loi informatique et libertés impose d’informer les employés de
la présence (actuelle ou future) d'un système de
vidéosurveillance sur leur lieu de travail. Le Code du
travail rejoint d’ailleurs ce principe : « aucune
information concernant personnellement un salarié ou un candidat
à un emploi ne peut être collectée par un dispositif qui n'a pas
été porté préalablement à la connaissance du salarié ou du
candidat » (art. L.121-8).
La proportionnalité
Selon la CNIL, seules les personnes habilitées à visualiser les
images ont le droit de le faire, dans le cadre de leurs fonctions
(le responsable de la sécurité par exemple). De plus, celles-ci
ne peuvent être conservées un mois au maximum. Cette règle est
appliquée en vertu du Code du travail énonçant que « nul ne
peut apporter aux droits des personnes et aux libertés
individuelles et collectives de restrictions qui ne seraient pas
justifiées par la nature de la tâche à accomplir ni
proportionnées au but recherché » (art. L.120-2).
Le non-respect de ces principes expose à des peines de prison et
d'amende.