François Sauvadet, le nouveau ministre de la Fonction publique a dévoilé le 28 juillet lors d’un déplacement en Lozère, le rapport du conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGIET) sur le télétravail dans la fonction publique.
Intitulé « Perspectives de
développement du télétravail dans la fonction publique
», ce rapport préfigure une concertation avec les
organisations syndicales de fonctionnaires afin de développer ce
type d’organisation. Pratique déjà ancienne dans le secteur
public, elle ne concerne cependant que 2% des agents, soit
environ 400 personnes essentiellement issues du conseil régional
d’Auvergne, des conseils généraux du Cantal, de la Cote d’Or, de
l’Hérault, du Lot, du Finistère et de l’Orne ainsi que de la
mairie de Paris.
Or, d'après le ministre, "le télétravail est un outil d'équilibre
de nos territoires et un moyen de contribuer au développement
durable de nos territoires, en réduisant les émissions de CO²
générées par les déplacements de chacun''. Par ailleurs, il
pourrait contribuer à « l’amélioration des conditions de
travail de l’ensemble des agents de la fonction publique».
Le rapport s’est intéressé à trois types de télétravail : au
domicile ou en télécentre, à celui chez l’employeur et à celui
qui se pratique lors de crises. Dans sa forme la plus fréquente,
cette organisation professionnelle se pratique au domicile, un à
trois jours par semaine (pas davantage pour ne pas créer
d’isolement). Elle concerne toutes les catégories de personnel,
indépendamment du statut, tout en étant cependant plus adaptée
aux postes administratifs (tâches de gestion administrative,
d’étude et rédaction, conception de documents et contacts avec
des interlocuteurs).
Le télétravail ne se met pas en place pour résoudre le problème
de l’intégration des travailleurs handicapés (qui préfèrent être
intégrés dans la collectivité), mais peut répondre au maintien ou
au retour progressif au travail lors de problèmes de santé.
Le travail depuis le domicile présente de nombreux avantages pour
les agents, parmi lesquels un accroissement de la concentration
et de la responsabilisation dans le travail, une meilleure
répartition entre vie professionnelle et vie privée grâce à
l’augmentation de la flexibilité dans l'organisation des journées
de travail, une baisse du stress des transports, un gain de
pouvoir d’achat.
Pour l’employeur, les avantages seraient surtout indirects,
bien-être des agents et baisse de l’absentéisme notamment. Le
télétravail ne permet pas, par contre, de résoudre les situations
conflictuelles, d’isolement ou d’insuffisance professionnelle
pré-existantes.
L’étude montre aussi que la réussite du télétravail suppose
l’autodiscipline du télétravailleur et la confiance de
l’encadrement, à partir des résultats du travail réalisé.
Des prérequis techniques sont indispensables au déplacement de l’activité au domicile de l’agent : un accès Internet haut débit, la maîtrise de la sécurité des communications…
Les syndicats ont exprimé des craintes quant à ce système (externalisation, perte de bureaux, inégalité de traitement), même s’ils ne sont globalement pas opposés aux expérimentations. Les discussions se poursuivront en septembre.