La Fédération des Intervenants en Risques Psychosociaux (FIRPS) publie une série de recommandations sur le suicide au travail. Objectif : aider les intervenants en risques psychosociaux qui accompagnent les entreprises et administrations à faire face aux suicides au travail et mettre en place de véritables actions pour les prévenir.
La FIRPS organisait ses premières rencontres le 22 novembre 2011. Le rôle des intervenants en risques psychosociaux, notamment les membres de la FIRPS, pour aider les entreprises à mieux aborder cette problématique et mettre en place de véritables actions pour lutter efficacement pour prévenir ces drames humains était l’un des axes forts de l’événement.
Ces rencontres ont été riches en échanges et retours
d'expériences. À la suite de celles-ci, la FIRPS a décidé de
mettre en commun les retours d’expériences et situations vécues
par de nombreuses entreprises, les synthétiser dans une série de
recommandations.
L’opportunité est d’établir une position commune des intervenants
en risques psychosociaux de la démarche à adopter face à cette
problématique du suicide au travail (à partir d’un texte soumis
par Patrick Légeron du cabinet Stimulus et François Cochet du
cabinet Secafi).
Trois axes de
développement
Ces recommandations s’adressent aux adhérents et consultants de
la FIRPS mais aussi à toutes les entreprises et collectivités
intéressées par la problématique.
Trois axes sont privilégiés :
-
Développer une meilleure connaissance du
suicide : chaque année, les statistiques
officielles (CepiDC) comptabilisent plus de 10 000
suicides en France, soit 2% des décès et un taux de mortalité
de 17 pour
100 000 habitants. La France est l’un des pays les plus touchés par ce phénomène que, pourtant, l’on connaît encore très mal, car complexe et multifactoriel. La FIRPS recommande de préciser l'expression « suicide au travail », qui recouvre aussi bien le suicide sur le lieu du travail que le suicide lié au travail et pouvant survenir en dehors du lieu de travail. Les intervenants en risques psychosociaux doivent expliquer aux parties prenantes dans l'entreprise cette réalité du suicide en général et du suicide au travail en particulier, afin de lutter contre les idées reçues sur ce sujet. -
Agir rapidement après le suicide : la
rapidité et la pertinence des actions mises en place sont
déterminantes pour l'entreprise et ses salariés, pour réduire
la déstabilisation ou la fragilisation de ses derniers et du
management. Le rôle d’un intervenant en RPS est d’accompagner
chacun dans l’entreprise dans les suites immédiates du
drame : mise en place d’une cellule de crise, conseil
auprès de la direction (déclaration de l’accident, réunion dans
les plus brefs délais du CHSCT, se rapprocher de la famille
d’une part, informer les salariés...), conseil des
représentants du personnel, soutien psychologique des salariés,
favoriser l’expression, communiquer simplement…
- Comprendre « ce qu’un suicide dit du travail » : la Fédération préconise d'étudier la situation d'ensemble du point de vue des risques psychosociaux en précisant le périmètre étudié (le service, l'établissement ou l'entreprise dans son ensemble). Le diagnostic des risques psychosociaux s’appuiera utilement sur les travaux du collège d’experts de l’INSEE présidé par Michel GOLLAC qui propose d’investiguer 6 dimensions : (exigences du travail, exigences émotionnelles, autonomie/marge de manœuvre, soutien social et reconnaissance, conflits de valeur, insécurité économique).
Les entreprises doivent attendre d’être confrontées à ces
situations dramatiques pour examiner ce qui dans leurs actions
peut mettre en difficulté leurs collaborateurs et pour mettre en
œuvre des plans de prévention dans toutes leurs dimensions. A cet
égard, une prévention efficace du suicide au travail passe par
une approche globale de prévention des risques psychosociaux
Consulter la recommandation :
http://www.firps.fr/Recommandations-sur-le-suicide-au-travail-_r_16_a_6.html