En cinquante ans, les acteurs de la prévention du
BTP ont entrepris des efforts considérables pour protéger les
salariés. Les efforts ont porté leurs fruits. Longtemps pointé du
doigt pour ses mauvais résultats, le BTP a vu sa sinistralité
reculer : les accidents du travail dans le BTP ont été
divisés par trois en trente ans ; 90 % des entreprises
du secteur n’ont déclaré aucun accident au cours des deux
dernières années. Néanmoins, la prévention n’est pas encore à la
portée de tous, PME et TPE notamment, et le secteur enregistre
encore de nombreux accidents très graves, voire mortels.
Dekra Industrial, bureau de contrôle spécialiste QHSE (Qualité, Hygiène, Sécurité, Environnement), vient de publier un premier baromètre de la prévention des risques en entreprise, réalisé à l’échelle européenne. Il est encourageant de constater que le taux d’accidents du travail, tous secteurs confondus, n’a jamais été aussi faible en France et en Europe.
Attention toutefois, la baisse des accidents s’est ralentie
depuis quelques années et les maladies professionnelles, TMS
et risques
psychosociaux notamment, ont explosé.
D’importantes marges de progression existent donc
encore, notamment en termes de réalisation et
d'actualisation du document unique (en France) ou de respect de
la législation.
Le Baromètre des risques professionnels 2011
- Audit réalisé entre le 15 juin et le 22 juillet 2011
- 1.800 entreprises interrogées :
- 40 % de grands comptes
- 42 % de PME-TPE
- 18 % de collectivités territoriales
- Provenance des entreprises auditées : France (700 entreprises), Allemagne, Espagne, Pologne et Pays-Bas
Le BTP minimise les risques
Malgré une prise de conscience et des plans d’action précis en
matière de prévention, le secteur du BTP compte encore
parmi les plus exposés aux risques (les petites et très
petites entreprises, par manque de moyens, sont particulièrement
touchées).
Alors certes, au cours de ces deux dernières années,
90 % des entreprises du secteur du BTP déclarent n'avoir eu
à déplorer aucun accident.
Les accidents graves ou mortels n’ont pas disparu pour
autant :
- 3 % les entreprises ont subi un accident mortel
- 3 % avouent un accident grave entraînant une incapacité
permanente.
Le Baromètre montre également que les salariés du secteur
sont aussi les moins bien informés, comme l’atteste la
tenue toute relative du Document Unique (seulement 59 % des
entreprises l’ont réalisé).
Fortement touché par les accidents graves et mortels, le secteur
s’estime à peine plus dangereux que l’industrie alors qu’il
possède un retard important vis-à-vis d’eux dans la prévention
des risques.
Les 153 chargés de prévention d'entreprises du BTP interrogés se
révèlent plutôt confiants concernant le comportement de
leurs salariés face au risque et, de ce fait,
plus inquiets pour les riverains des chantiers que pour
leurs collaborateurs. Seuls 21 % des sondés pensent
que le comportement des salariés de leur entreprise est
susceptible d’augmenter le risque d’accidents contre 46 %
dans les autres secteurs. Ces résultats attestent peut-être d’un
certain relâchement de la vigilance après des années
d’efforts.
L’impact de la crise économique est également réel dans le BTP :
les difficultés économiques ont eu raison de nombreuses petites
structures. Pour les autres, le recours aux intérimaires ou de
jeunes recrues moins expérimentées permet souvent de survivre.
L’étude pilotée par Dekra interroge enfin sur les moyens de prévention considérés comme les plus probants : l’évolution de la réglementation (89 %), suivie par la peur des conséquences pénales d’un accident (52 %) arrivent en tête des réponses.
Plus d’infos :
http://www.dekra-industrial.fr/Actualites/Societe/Barometre-2011