Ergonomie au travail : de quoi parle-t-on ?
Ergonomie : point définition
De façon concrète, l’ergonomie est une discipline scientifique qui vise la compréhension des interactions entre l’homme et son environnement de travail. Cette approche est, contrairement aux idées reçues, bien antérieure à monde du travail moderne. Au XIXe siècle, le philosophe Ernst Haeckel parlait déjà du concept « d’ergologie », à savoir l’étude physiologique du travail de l’organisme vivant.
Les enjeux de l’ergonomie au travail
Plus précisément encore, selon la Société d’ergonomie de langue française, l’ergonomie « se définit comme la mise en œuvre des connaissances scientifiques relatives à l’homme et nécessaires pour concevoir des dispositifs qui puissent être utilisés par le plus grand nombre avec le maximum de confort, de sécurité et d’efficacité ». Le principal enjeu est donc de penser de bonnes conditions de travail. Cette maxime se divise en plusieurs objectifs : atteindre une adéquation entre les outils de travail et les collaborateurs, y compris en cas de handicap ; corriger les dysfonctionnements lors de l’accomplissement des tâches quotidiennes de travail ; anticiper les besoins des salariés (aussi bien physiques que psychologiques) ; adapter le matériel et l’espace de travail.
Ergonomie au travail : comment l’améliorer ?

Souvent définie comme la science de l'adaptation du travail à l'homme, l’ergonomie vise donc à concevoir des espaces de travail qui minimisent les contraintes physiques et mentales, tout en maximisant l'efficacité et la satisfaction au travail.
Les bonnes pratiques ergonomiques
Cela peut se traduire concrètement par des petits gestes et aménagements du poste de travail au quotidien. Pour rappel, ne serait-ce qu’une mauvaise posture peut entraîner des douleurs chroniques et troubles musculo-squelettiques, des maux de tête, du stress, de la fatigue, l’augmentation de la pression artérielle etc. Il est donc essentiel par exemple de bien s’asseoir, droit et dos contre le dossier, les pieds à plat au sol et les épaules détendues. Ensuite, concernant l’espace de travail en lui-même, il est recommandé de s’installer dans un espace calme et dédié au travail, à l’écart du bruit, et de ne pas surcharger la pièce en installations électriques ou électroniques. Il en va de même pour l’environnement lumineux, que nous avons déjà évoqué ici. Ces bonnes pratiques peuvent bien sûr être déclinées en fonction du type d’activité (debout, à risques, en distanciel etc.). Tout ceci n’est pas à prendre à la légère : 74% des salariés français seraient favorables à la transformation de leur espace de travail.
Ergonomie : de nécessaires adaptations
Dans le même ordre d’idée, selon l’Anact, 80 % des salariés français souffrent de douleurs liées à leur posture de travail. Vous l’aurez compris, il est nécessaire d’adapter les postes de travail pour préserver la santé de ses effectifs. Cela passe bien sûr par le recueil et l’observation continue de l’expérience collaborateur, et la prise de mesures réactives pour remédier à d’éventuelles situations problématiques (installations de mobiliers ergonomiques, aménagements des postes de travail et des horaires, collaboration étroite avec le médecin du travail ou des professionnels externes).
Ergonomie au travail : un enjeu collectif

L’ergonomie joue un rôle crucial dans le bien-être et la productivité des employés, ainsi que dans la fidélisation d’une organisation.
Bien évaluer les besoins d’ergonomie
Malgré la diversité des domaines d’intervention, l’ergonomie reste avant tout tournée vers l’observation. L’objectif principal est donc d’évaluer ses propres conditions de travail et d’en tirer des enseignements. En effet, évaluer son fonctionnement interne permet de réduire la pénibilité du travail, de prévenir l’apparition de pathologies ou inconforts tout en maximisant les indicateurs qualité (absentéisme, turnover, dialogue social etc.). Cependant, parfois, les dirigeants et services RH ne savent pas par où commencer. Nous vous conseillons alors de réaliser une analyse ergonomique (divers audits spécifiques) en faisant appel à des ergonomes ou ostéopathes agréés par exemple. Ces derniers procèderont à l’observation des postes et à l’analyse des risques, à l’entretien avec les collaborateurs puis à la production d’un compte-rendu ou bilan. Ce sera ensuite à l’employeur d’établir un plan d’action en fonction des différentes préconisations.
Sensibiliser les équipes à l’ergonomie
De surcroît, la direction doit également donner les moyens aux salariés de réaliser leur travail du mieux possible, tout en assurant leur sécurité. En dessous, les managers doivent diffuser les bonnes pratiques et montrer l’exemple. La formation des cadres et sensibilisation des collaborateurs sont donc essentielles pour tendre vers une expérience de travail plus ergonomique. Des affiches internes peuvent servir de rappels aux bons gestes et aux bonnes postures, des mails ou documents précisant le bon emploi du matériel peuvent être distribués à tous. Mais surtout, des formations peuvent être effectuées sur les TMS, l’ostéopathie, les écrans, la manutention et le transport etc. S’éduquer sur ces questions permettra de concrétiser l’aboutissement des démarches saines entreprises par les responsables et les professionnels.
En savoir plus :
- « L'ergonomie au travail : une clé pour le bien-être et la productivité », article Préventica, juin 2024
- « Conception et aménagement des postes de travail », fiche INRS, septembre 2013
- « Bien aménager son poste de travail avec l’Inserm », article Préventica, juillet 2021