Une surcharge invisible mais persistante

Travailler dans le tertiaire, c’est souvent jongler entre plusieurs canaux numériques : mails, messageries instantanées, logiciels métier, visio… À cela s’ajoute la pression de la réactivité, qui pousse à consulter ses notifications en permanence, parfois au détriment de pauses essentielles. Résultat : une fatigue cognitive, une difficulté à se concentrer, une impression de ne jamais "terminer".
 

Ce phénomène, parfois appelé "fatigue numérique", est amplifié par la multiplication des tâches parallèles et l’absence de temps de récupération entre deux sollicitations. Contrairement aux idées reçues, cette forme d’épuisement ne dépend pas du volume de travail, mais de sa fragmentation.

 

Des effets concrets sur la santé

L’exposition prolongée aux écrans, le manque de pauses, le multitâche permanent peuvent entraîner :
 

Dans certains cas, ces symptômes peuvent conduire à un épuisement professionnel, voire à un burnout. Les salarié·es se sentent envahis, même à distance, sans parvenir à "couper" réellement.

 

Repenser l’organisation pour alléger la charge

Limiter l’épuisement numérique passe d’abord par une meilleure organisation du travail. Certaines mesures simples peuvent faire la différence :
 

  • clarifier les canaux à utiliser selon l’urgence ou la nature de l’information,
  • limiter les réunions visio inutiles ou trop longues,
  • favoriser des temps de concentration sans interruption,
  • encourager les micro-pauses régulières dans la journée,
  • instaurer des plages horaires sans sollicitations numériques.
     

L’exemplarité managériale joue ici un rôle central : lorsque les responsables eux-mêmes respectent ces principes, les équipes se sentent autorisées à en faire autant.

 

Redonner une place à la déconnexion

Enfin, la prévention de l’épuisement numérique passe par une vraie culture de la déconnexion. Il ne s’agit pas seulement d’un droit inscrit dans le Code du travail, mais d’un besoin physiologique. Prendre du recul, ne pas répondre aux messages en dehors des heures prévues, couper les alertes lors des congés : autant de gestes qui protègent la santé et l’équilibre.

 

Dans un secteur tertiaire où les frontières sont devenues floues, remettre de la clarté dans les rythmes numériques est une démarche de prévention indispensable. Elle ne repose pas uniquement sur les individus, mais sur un engagement collectif à faire du numérique… un outil, et non un piège.