L'accord-cadre du 26 mars 2010 sur le harcèlement et la
violence au
travail négocié par les partenaires sociaux a été rendu
obligatoire par le ministère du Travail grâce à un arrêté publié
le 31 juillet 2010. Conclu après un an de négociations
entre les représentants des employeurs et des salariés de
l’économie sociale (USGERES - Union de syndicats et
groupements d’employeurs représentatifs de l’économie
sociale : maisons de retraite, services à domicile,
animation, centres sociaux, logement social, missions locales…),
cet accord est plus large que l’Accord National Interprofessionnel (ANI) du 2
juillet 2008 portant sur le stress au travail .
Répondant, dans ses dispositions, aux spécificités de l’économie
sociale, il propose une définition des risques psychosociaux,
répertorie les situations de travail susceptibles de les générer
et rappelle les obligations de l'employeur.
Pratique individuelle, ayant pour but de nuire ou détruire un autre salarié, ou pratique plus organisée s'inscrivant dans une politique de gestion de l'entreprise, le harcèlement moral en entreprise peut prendre différentes formes. Il touche 8% des femmes et 7% des hommes en France (d'après l'enquête européenne sur les conditions de travail, réalisée en 2005).
Le texte propose une nouvelle définition du harcèlement : on
tiendra maintenant compte des comportements individuels mais
également des modes de management et du mode de fonctionnement de
l'entreprise (deux notions obtenues par les syndicats de salariés
contre l'avis du Medef).
L’accord identifie des situations professionnelles et des
situations de travail à risques, pouvant générer du stress au
travail. Il demande aux chefs d'entreprises d’affirmer clairement
leur opposition au harcèlement et à la violence au travail au
sein de leur établissement, par exemple par une "charte de
référence" (précisant les procédures à suivre en cas de
harcèlement). Le texte prévoit également une information à grande
échelle des salariés et des employeurs (campagne nationale pour
promouvoir les bonnes pratiques, répertorier les outils
existants…) ainsi qu’un renforcement du dialogue social. Les
chefs d’entreprises doivent être vigilants quant aux signes
annonciateurs de violences morales et doivent engager des
négociations sur ce thème dans les deux ans suivant la signature
de l’accord.
Tout salarié s'estimant victime de harcèlement pourra faire appel
à un conciliateur, choisi en accord avec son entreprise, qui
formulera des préconisations par écrit. En cas de harcèlement
avéré, un accompagnement médical, psychologique et/ou juridique
pourra être exigé.
Un point négatif néanmoins : aucune sanction n’est prévue à
l’encontre des entreprises ne respectant pas ces accords.
Sources :
- http://news.doctissimo.fr/mieux-lutter-contre-le-harcelement-au-travail_article7182.html
- Texte de l’Accord du 31 juillet 2010 sur la prévention des
risques psychosociaux dans l’économie sociale - site de Liaisons
sociales : http://www.wk-rh.fr/
- http://www.wk-rh.fr/