L'étude révèle tout d'abord une expérience solide parmi les femmes du monde agricole. En effet, une grande majorité (62%) travaille dans ce secteur depuis au moins 10 ans, voire plus de 20 ans pour près de 38% d'entre elles. Parmi ces femmes, une diversité de profils émerge, avec des emplois allant de cheffes d'exploitation à des salariées ou employeuses de main-d'œuvre.

Contrairement à certaines perceptions, les agricultrices ne sont pas toutes issues de familles agricoles. Environ la moitié d'entre elles proviennent de ce milieu, tandis que les autres sont issues de familles rurales ou citadines. Un fait marquant est également la proportion significative (37%) de femmes ayant rejoint le monde agricole par le biais d'une reconversion professionnelle, mettant en lumière leur dynamisme et leur esprit entrepreneurial.

L'amour de la nature et du métier est une constante parmi ces femmes, avec près de 93% d'entre elles décrivant l'agriculture comme une passion. Pourtant, la réalité quotidienne est loin d'être idyllique. Les agricultrices sont unanimes quant à la difficulté de leur travail, son manque de reconnaissance et sa faible rémunération. Ces défis contribuent à une perception globalement pessimiste de leur métier, avec 61% d'entre elles jugeant l'agriculture peu attrayante comme carrière.

Les inégalités entre hommes et femmes demeurent un problème majeur dans le monde agricole, avec 83% des femmes signalant leur présence. Malgré cela, une grande partie des agricultrices entretiennent des relations positives avec leurs homologues masculins, bien que leur sentiment de légitimité soit souvent fragile.

En dépit de ces défis, une volonté de rester dans le secteur jusqu'à la retraite est largement exprimée (81%), bien que la transmission de ce métier à la génération suivante puisse être compromise par les incertitudes quant à l'avenir du secteur.

 

Cette étude, envisagée comme un baromètre annuel, offre un aperçu crucial de la réalité souvent méconnue des femmes du monde agricole. Elle souligne la nécessité de reconnaître leur contribution et de travailler à l'amélioration de leurs conditions de travail, afin de garantir un avenir durable pour l'agriculture.