Musiciens, chanteurs, régisseurs ou techniciens évoluent dans des environnements bruyants, mais la fréquence et l’ampleur des troubles auditifs restaient mal connues. L’analyse des données de suivi de santé, entre 2000 et 2023, permet désormais de dresser un panorama précis. Les résultats ont été comparés à des cohortes représentatives de la population générale, comme CONSTANCES.

 

Des professionnels exposés

L’étude révèle qu’environ 10 % des professionnels présentent un déficit auditif plus sévère que celui attendu pour une population du même âge non exposée au bruit. Parmi eux :
 

  • 656 cas de surdité professionnelle (1 % de l’échantillon),
     
  • Les hommes sont près de deux fois plus touchés que les femmes, indépendamment de l’âge,
     
  • L’écart avec la population générale devient significatif dès 40 ans pour les hommes et 45 ans pour les femmes.

     

Les artistes, notamment musiciens et chanteurs, sont les plus touchés. Les métiers du décor, comme menuisier ou métallier-serrurier, viennent ensuite. Les professionnels du son semblent moins exposés, probablement parce que des atteintes auditives précoces les incitent à se réorienter avant que la surdité ne devienne sévère.

 

Un sur-risque confirmé

L’étude met en évidence un sur-risque important :
 

  • 18 fois plus de déficits auditifs légers que dans la population générale,
     
  • 33 fois plus de déficits moyens (41 à 70 dB).
     

Ces chiffres confirment que les professionnels des ICC sont confrontés à des pertes auditives plus précoces et plus marquées que la moyenne nationale.

 

Ces résultats soulignent l’importance de protéger l’audition dans ce secteur. Le suivi médical, la sensibilisation au bruit et l’adaptation des conditions de travail sont essentiels pour limiter les pertes auditives et préserver la santé et la carrière des travailleurs.


 

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