Nicolas Prisse, le Président de la Mission interministérielle de
  lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA)
  avait saisi en mai 2018 la Plateforme nationale d’actions
  globales pour la responsabilité sociétale des entreprises
  (Plateforme RSE), pour étudier comment intégrer la problématique
  spécifique des conduites addictives dans le champ de la
  responsabilité sociétale des entreprises.
  L'objectif est ainsi de favoriser des démarches volontaires des
  entreprises pour mieux prévenir et prendre en charge les
  consommations à risques d’alcool, de tabac, de cannabis et de
  médicaments psychotropes, substances les plus consommées en
  milieu de travail.
  De nombreuses publications scientifiques attestent du rôle de
  l’environnement sur les consommations de substances psychoactives
  en dehors des seuls facteurs individuels.
  Dans ce contexte, les liens entre consommations et stress au
  travail, harcèlement au travail, conditions de travail
  difficiles, etc. sont de mieux en mieux documentés. De même, les
  pratiques des entreprises en matière de pots ou de déjeuners de
  travail peuvent être à l’origine d’initiations ou vécues comme
  des incitations à consommer, notamment de l’alcool.
  Aussi la question des conduites addictives en milieu
  professionnel a-t-elle été intégrée dans le plan santé au travail
  2016-2020 et identifiée comme l’une des priorités de la
  mobilisation contre les addictions portée par la MILDECA.
  La Plateforme RSE a constitué un groupe de travail qui a mené une
  vingtaine d’auditions. En s’appuyant notamment sur les pratiques
  des entreprises et les outils disponibles, elle formule quatorze
  recommandations adressées au Gouvernement, aux entreprises et aux
  fédérations professionnelles.
  Nicolas Prisse a salué le travail conduit par la Plateforme RSE
  notamment certaines recommandations qui s’inscrivent en pleine
  cohérence avec les orientations du Plan national de mobilisation
  contre les addictions 2018-2022, comme celles par exemple :
- « de veiller à ce que, dans les politiques publiques de lutte contre les addictions, la prévention prime sur la répression, et que cette orientation s’applique aux obligations qui visent le monde de l’entreprise » ;
- « d’intégrer la lutte contre les conduites addictives dans la formation initiale des futurs managers (écoles de commerce, de gestion et d’ingénieurs) ainsi que dans la journée de formation suivie par les futurs responsables d’un point de vente d’alcool ou de tabac avant l’obtention du KBIS » ;
- d’encourager les entreprises à « porter une attention particulière à la qualité de vie au travail de leurs salariés, afin de réduire le risque d’un recours de ceux-ci aux substances psychoactives, et de veiller à porter une attention particulière à la vulnérabilité des jeunes, qui sont particulièrement exposés à ce risque ».
Les propositions de la Plateforme RSE seront, dans les prochaines semaines, partagées avec les acteurs du monde du travail afin de programmer leur mise en oeuvre.
 
                     
             
             
             
             
             
                                     
                                     
            