Les conduites addictives concernent aussi bien le sport, les jeux vidéo, le téléphone mobile et les technologies associées (SMS, mails, tweets), que le tabac, l’alcool, les produits stupéfiants etc… Nul ne conteste l'impact de ces consommations sur l’équilibre personnel, physique et psychique. Mais d'aucuns considèrent que ces usages concernent peu ou pas les employeurs mais plutôt l’individu lui-même et les services de santé.
Un salarié ayant une bonne hygiène de vie est souvent réputé plus actif dans l'entreprise, plus attentif, plus ouvert au dialogue, plus fiable.
L’employeur a, par ailleurs, une obligation de prévention des risques encourus par ses salariés ; il doit, pour les postes identifiés à risques lors de l’évaluation des risques professionnels, prendre en considération les facteurs qui aggraveraient les risques liés à ces postes (alcool, drogue, fatigue…)
Si de nombreux employeurs ont eu à gérer des salariés en situation d’alcoolémie ou d’imprégnation de produits stupéfiants au travail, peu ont entamé une démarche résolue consistant à :
- Mettre le sujet sur la table, en parler (encadrement, élus des instances représentatives du personnel), sensibiliser pédagogiquement aux sur-risques, envisager les actions de prévention possibles
- S’appuyer sur les compétences utiles (service santé au travail, addictologue, associations concernées)
- Préciser les règles, et les conséquences de leur non-respect concernant la consommation de produits ; adapter en conséquence le Règlement intérieur
- Mettre en place des contrôles aléatoires et sanctionner en cas de non-respect de la règle
Plusieurs freins au déploiement de la démarche tiennent à la spécificité de l'usage des stupéfiants et aux questions qui se posent autour de ces pratiques :
- quelle frontière entre vie privée et implications professionnelles ?
- pourquoi tant de discours différents de la part des "institutionnels" (tant publics que privés)
- quelle marge de responsabilité pour l'employeur entre le faire et le laisser-faire ?
Si une vision cohérente est désormais de mise pour ce qui concerne la consommation d’alcool (la jurisprudence le montre), l'imprégnation de produits stupéfiants suscite des pratiques plus diverses. Pourtant des lignes de conduite, qui s'inspireraient de la démarche alcool, pourraient être dégagées et communiquées largement aux employeurs.