En 2011, l’INRS, en partenariat avec le réseau européen PEROSH
(Partnership for European Research in Occupational Safety and
Health), organise un nouveau cycle de conférences consacrées à la
recherche en santé au travail. Le premier congrès, dédié aux
risques professionnels liés aux nanoparticules et aux
nanomatériaux avait lieu du 5 au 7 avril. Il a rassemblé plus de
13 instituts homologués de l’INRS et 465 chercheurs, experts,
hygiénistes, industriels, préventeurs, médecins en provenance de
22 pays.
Les nanomatériaux et nanoparticules ouvrent un important champ de
potentialité dans de nombreux domaines tels que la santé,
l’agroalimentaire, l’énergie, les matériaux, le transport… Des
centaines d’institut de recherche et laboratoire les étudient
dans le monde entier pour développer de nouvelles applications,
augmentant dans le même temps les situations d’exposition.
Or, des questions subsistent quant aux risques de ces nouveaux
produits chimiques pour l’homme et l’environnement. Ainsi, la
rencontre d’avril 2011 avait pour objectif de réunir un grand
nombre d’experts et partager les connaissances en matière de
toxicité des nanoparticules, de mesure des expositions et de
méthodes de prévention.
Les risques liés aux nanoparticules ne sont toujours pas prouvés
scientifiquement. Cependant, plusieurs structures de recherche
envisagent la toxicité de certaines d’entre elles qui pourraient
atteindre le bon fonctionnement du foie et des poumons (d’après
des tests effectués sur des animaux en laboratoire) : mais
le manque d’étude sur l’inhalation de nanoaérosols chez l’animal
de laboratoire est encore à déplorer ; l’INRS (Nancy)
prévoit l’ouverture d’une structure dédiée en 2012.
Par ailleurs, la nature chimique et la concentration massique
(masse de soluté par unité de volume de solution), utilisées
habituellement comme critères pour caractériser le caractère
toxique des produits chimiques, ne sont pas suffisantes
concernant les nanoparticules : pour ces dernières, il faut
également prendre en compte la morphologie, la taille, la
réactivité de surface et la surface spécifique. Si la pertinence
des méthodes d’essai en vigueur doit être vérifiée, de nouveaux
tests et procédures, plus adaptés, sont encore à inventer pour
réellement mesurer les risques de ces produits et matériaux.
De même, l’on ne connaît pas bien l’étendue de l’exposition aux nanomatériaux : il n’y a pas encore de méthode spécifique, simple et validée pour mesurer l’exposition aux nanoaérosols sur le lieu de travail. Des appareils voient le jour actuellement, mais il reste encore à vérifier leur efficacité et mettre en place des procédures d’évaluation et d’analyse des données.
Nombreuses incertitudes et interrogations demeurent. L’INRS préconise donc une approche de la problématique basée sur le principe de précaution : des mesures de prévention devront être développées au cas par cas et adaptées à l’exposition (produit, temps et niveau d’exposition…).
Plus d’infos :
http://www.techniques-ingenieur.fr/011