Le sixième baromètre annuel Ipsos/Edenred sur le
« Bien-être au travail et la motivation des salariés
européens » est paru.
Si les Français semblent plutôt heureux au travail, ils
apparaissent aussi les plus démotivés des salariés européens et
peu engagés professionnellement.
La 6e vague du Baromètre Ipsos Edenred sur le « Bien-être au
travail et la motivation des salariés français » est parue.
Il s’agit du résultat d’une enquête online réalisée du 1er au 17
février 2012 auprès d’un échantillon représentatif de salariés
européens : 4000 salariés en France et respectivement 300
pour l’Espagne, l’Italie, la Belgique, l’Allemagne, le
Royaume-Uni.
Si les salariés Français s’affichent comme les recordmen de la
démotivation (40 %), le constat est plus mitigé :
86 % se disent ainsi en parallèle « heureux dans leur
travail » et « fiers de leur travail ». La charge
affective associée au travail en France demeure très forte.
Des résultats analogues à ceux des années précédentes, qui
tranchent avec le dynamisme accru de certains pays européens du
Nord, l’Allemagne par exemple.
Les salariés français face à leurs
homologues européens
Les résultats de l’étude font apparaître que les Français sont
champions d’Europe de la démotivation au travail.
Deux Europe se dessinent. On observe une dynamique plutôt
positive dans les pays d’Europe du Nord :
- 74 % des salariés se disent satisfaits de leur situation professionnelle en Allemagne,
- 77 % sont satisfaits en Belgique,
- 63 % au Royaume-Uni,
- 70 % des salariés allemands ont confiance en l’avenir de leur entreprise, 74 % des Belges, 73 % des Anglais.
Dans les pays d’« Europe du Sud », tels Espagne et
Italie, la population salariée semble plus inquiète, focalisée
sur les problématiques d’emploi. 36 % des Italiens déclarent
ainsi que leur « motivation diminue » là où les
Allemands sont à 20 %.
La France, outre la démotivation au travail et la qualité de vie
au travail (la France se situe dans la moyenne basse), se situe
ainsi à la croisée des chemins.
Confirmation des études
précédentes : les salariés français sont heureux au travail,
mais peu engagés
Si les salariés Français s’affichent comme les recordmen de la
démotivation (40 %), 86 % se disent pourtant
« heureux dans leur travail » et « fiers de
leur travail ». En France le niveau d’affect associé au
travail reste traditionnellement élevé : 20 %
considèrent leur travail comme un plaisir, 12 % comme une
fierté et 28 % comme une sécurité (contre
21 % une routine et 13 % une contrainte.
Salaire et pouvoir d’achat comme
préoccupations majeures
L’environnement européen est morose : le chômage est la
principale inquiétude. On l’observe bien en Espagne où le
« maintien de l’emploi » préoccupe 55 % des
salariés interrogés.
Les Français quant à eux placent plutôt le salaire en tête de
leurs préoccupations (52 %). Viennent ensuite le temps
consacré au travail (18 %) et le maintien de l’emploi
(29 %). Concernant « le temps consacré au
travail » : il s’agit d’une préoccupation majeure et en
hausse parmi l’ensemble des cadres européens, notamment en France
et en Allemagne.
Le phénomène affecte tout particulièrement les cadres supérieurs.
En France, 42 % d’entre eux attribuent ainsi une note de 8 à
10 à leur niveau de stress
(38 % dans le public et 43 % dans le privé), et ils
sont la seule catégorie où le stress progresse d’année en
année.
Ils sont de même 51 % à penser « consacrer trop de
temps à leur travail » (+14) alors qu‘en parallèle, seuls
59 % se disent satisfaits de la reconnaissance (43 %
parmi ceux du secteur public).
On mesure ici la conséquence d’une concentration du travail sur
les plus qualifiés.
Si le « modèle social » français semble atténuer les craintes en matière d’emploi, les salariés focalisent leurs attentes sur le pouvoir d’achat : 68 % se déclarent ainsi « insatisfaits », soit une proportion stable sur les quatre dernières années.
En savoir plus :
http://www.ipsos.fr/ipsos-loyalty/actualites/2012-04-04-salaries-francais-risque-decrochage-par-rapport-nos-voisins-d-europe-du-nord