La DARES vient de l’annoncer dans une récente étude intitulée
« le travail de nuit des salariés en 2009 » :
15,2% des salariés français soit plus de 3,5 millions de
personnes sont des travailleurs nocturnes habituels ou
occasionnels.
Par rapport aux chiffres de 1991, la tendance s’est fortement
accélérée : on compte un million de salariés de nuit
supplémentaire. Il concerne davantage les hommes que les
femmes : 21,4% contre 9% même si l’écart diminue (depuis
2001, le travail nocturne des femmes est autorisé dans
l’industrie). En effet, on observe une forte augmentation du
travail en horaires décalés chez les femmes depuis 20 ans :
29% en 2009 contre 20% en 1991.
C’est le tertiaire et, plus particulièrement le secteur des
services, qui emploie le plus de salariés durant la nuit. 1/3 du
travail nocturne concerne le secteur des services publics :
militaires, policiers, plus de 260 000 pompiers ainsi
que
350 000 infirmières et personnels de santé (majoritairement
des femmes) ou encore 270 000 conducteurs (surtout des
hommes). On observe néanmoins un rapide développement du travail
de nuit dans l’industrie.
Alors que dans l’Union européenne la législation s’harmonise, l’évolution entre les pays est contrastée. Ainsi, si l'emploi nocturne se développe en France, il a tendance à diminuer dans certains pays voisins (sur une période récente).
En terme de santé et de bien-être, la situation est compliquée
pour ces travailleurs même si l’avantage financier qu’il procure
est avoué. Le travail de nuit s’accompagne souvent d’horaires
atypiques (soirs, week-end, jours fériés) et d’emplois du temps
variables d’une semaine à l’autre (sans véritable visibilité de
planning à plus de quelques jours). Les salariés considèrent en
général leur travail plus difficile : plus de polyvalence
sans réelle latitude décisionnelle, plus forte contrainte de
rythme de travail, pression plus forte, confrontation accrue à la
détresse humaine et à la violence…
Par ailleurs, cette activité, à l’encontre du rythme biologique
naturel, nécessite une plus grande vigilance et augmente le
risque d’accident. Les principaux intéressés pensent néanmoins
être mieux formés à la prévention et plus conscients des
dangers.
Sur une longue période, on estime que le travail de nuit n’est
pas favorable à la santé (psychologique et physique) :
on parle plus souvent qu’ailleurs d’usure professionnelle.
Consulter l’étude « Le travail de nuit des salariés en
2009 » :
www.travail-emploi-sante.gouv.fr