De nombreuses conséquences

DOSSIER
ORGANISATION DE LA PREVENTION || AT / MP - Pénibilité / 05/07/2021

Travailler sous de fortes chaleurs n’est pas anodin : la santé des employés peut être mise directement en danger, et l’activité de l’entreprise peut être fortement impactée.

Travail bâtiment

Les dangers sur la santé

Selon l’INRS, les deux risques majeurs sont le coup de chaleur et la déshydratation. L’organisme définit ainsi quatre niveaux de gravité, avec leurs effets, d’une exposition à la chaleur, du plus ou moins grave :

  • Niveau 1 : rougeurs, œdème, fièvre…
  • Niveau 2 : crampes et spasmes, transpiration abondante, syncope
  • Niveau 3 : épuisement et déshydratation
  • Niveau 4 : coup de chaleur, pouvant entraîner une perte de conscience, voire la mort

Les premiers symptômes ne sont pas à négliger, car la situation peut très rapidement se dégrader si le travail se prolonge dans ces conditions. C’est pourquoi il faut rester vigilant avec soi-même comme avec ses collègues. Un sentiment de fatigue intense, des gestes ralentis, des vertiges ou des problèmes de locution peuvent notamment être les symptômes d’une déshydratation ; assurez-vous que tout le monde respecte bien les recommandations et boit régulièrement.
En altérant la perception et l’énergie, les fortes chaleurs peuvent aussi multiplier les accidents du travail et représentent un danger au-delà de leurs effets directs sur la santé.

Des conséquences sur le travail

Au-delà des effets délétères sur la santé des salariés d’une chaleur trop importante, les conséquences sont également multiples pour l’activité des entreprises.

Tout d’abord, de hautes températures influent directement sur la capacité à se concentrer, l’énergie, et donc la productivité des travailleurs. Dans de grandes entreprises, ce ralentissement général peut avoir un impact important et difficile à compenser directement.

Dans l’agriculture comme sur les chantiers, il est aussi courant de devoir décaler les tâches à accomplir ou bien de modifier les horaires de travail pour ne pas avoir à travailler lors des pics de chaleur. Certains projets peuvent donc prendre du retard, ou exiger du travail de nuit, qui demande une nouvelle adaptation et une plus grande vigilance.

Mais les hautes températures n’incommodent pas seulement les travailleurs : les machines et équipements peuvent aussi souffrir d’une « hausse du mercure ». Les équipements informatiques notamment, eux-mêmes de grands producteurs de chaleur, réagissent très mal aux expositions prolongées à la chaleur. Pour réduire sa chaleur interne, un ordinateur a tendance à mobiliser plus de ressources pour faire tourner ses ventilateurs et peut donc connaître un ralentissement important. Mais surchauffés, les composants peuvent également subir des dommages conséquents, pouvant réduire leur espérance de vie, voire les rendre hors d’usage.

Quelques chiffres

  • D’après le Bulletin de santé publique portant sur l’été 2020, 12 accidents du travail mortels en lien possible avec la chaleur seraient survenus. Parmi eux, 5 auraient eu lieu durant les vagues de chaleur. Sur ces 12 accidents mortels, 11 concernent des hommes et un une femme, tous âgés de 28 à 61 ans.
  • S’il est rare, le coup de chaleur représente un vrai danger. Selon l’INRS, il est mortel dans 15 à 25% des cas.
  • Considérée comme une crise sanitaire d’envergure exceptionnelle, la canicule de 2003 – qui a causé la mort de près de 19 000 personnes – aurait eu impact économique de 1,5 à 3 milliards d’euros d’après un rapport du Sénat.



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