Florence Thorin - APST 18 : Le numérique ouvre le champ des possibles en santé au travail

Le numérique ouvre le champ des possibles en santé au travail

ORGANISATION DE LA PREVENTION || Maladies professionnelles
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13/05/2019
Florence Thorin - APST 18
Florence Thorin
Directrice
APST 18

Le service de santé au travail du Cher est un service précurseur et pilote en matière de développement de la télémédecine.
Une nouvelle voie d’avenir pour la santé au travail ? Zoom

Pourquoi cette évolution vers la transition numérique dans votre service de santé au travail ?
Quels que soient les territoires, la pénurie médicale est aujourd’hui de plus en plus aiguë. Cette pénurie est d’autant plus forte dans notre département éloigné des grandes métropoles. Il y a 2 ans, nous nous sommes donc questionnés sur notre organisation et les moyens que nous pouvions mettre en œuvre pour pallier à ce manque criant de ressources médicales.
En mars 2018, nous avons mis en place la pré-visite connectée. Il s’agit d’un questionnaire de santé sur tablette permettant de faire une pré-évaluation de l’état de santé du salarié et de son exposition à des risques professionnels particuliers. Ce questionnaire est complété par le salarié en fonction du type de risques auquel il est confronté dans son métier ; le ou la salarié(e) est reçu(e) à l’issue de la pré-visite par le médecin, lui-même, ou par une infirmière.

Quels sont les avantages de cette pré-visite connectée ?
Depuis maintenant 1 an que nous expérimentons ce dispositif, l’outil a démontré ses nombreux avantages tant pour les salariés que pour les employeurs.
Pour le salarié, cette pré-visite lui permet de préparer de façon beaucoup plus sereine son entretien avec le professionnel de santé au travail. Il répond en autonomie aux questions posées mais néanmoins, il n’est jamais seul, car une assistante est toujours présente pour le guider. Le salarié se sent plus acteur pour préparer sa visite avec le médecin. De plus, un espace personnel en ligne lui permet ensuite d’accéder à toutes ses réponses, aux résultats et au compte-rendu du médecin ainsi qu’à une bibliothèque d’informations sur les risques professionnels auxquels il est personnellement confronté.
Du côté des employeurs, le dispositif est plus flexible et simple à mettre en place puisque ces prévisites peuvent se dérouler dans l’entreprise. Il dispose d’informations contextuelles en ligne, bien évidemment sans aucun accès à celles des salariés.
Enfin, l’ensemble des données collectées nous permet de bâtir une base de connaissances pour enrichir notre diagnostic de territoire et orienter les actions santé travail.

La prévisite connectée, un premier pas vers la télémédecine ?
Effectivement le succès de cette prévisite connectée nous a ouvert la voie vers d’autres modèles possibles en santé au travail et notamment la télémédecine. Depuis juillet 2018, nous l’expérimentons sur 4 entreprises afin de tester différents types de visites. A l’heure actuelle, une visite santé au travail en télémédecine débute toujours par une prévisite connectée. Puis l’infirmière de santé au travail procède à la consultation avec le médecin se situant à distance. L’infirmière est en quelque sorte le bras du médecin, elle réalise les examens nécessaires en utilisant des objets connectés.
A ce jour, nous avons réalisé environ 200 visites en télémédecine. Nous en ferons une première évaluation à l’été.
Le numérique constitue une formidable opportunité pour ouvrir le champ des possibles.