Désengagement au travail : quand le baby-foot ne suffit plus !
consultant en management
Se définissant comme « entrepreneur génétiquement modifié, Jean-Michel Philippon a beaucoup travaillé sur le sujet de l’intelligence collective. Dans son dernier ouvrage, il dénonce un management devenu obsolète et inadapté au monde actuel du travail et propose une réflexion inspirante sur l’engagement au travail.
Le titre de votre ouvrage « Désengagement au travail : quand le baby-foot ne suffit plus ! « est provocateur, vous ne croyez pas à l’impact d’un baby-foot sur le bien-être en entreprise ?
Baby-foot, fauteuils de sieste, corbeilles de fruits… des initiatives plus ou moins farfelues fleurissent un peu partout mais tout cela est très cosmétique. Si une équipe ne va pas bien, elle n’ira pas mieux par la magie d’un baby-foot ! Ce que j’ai voulu dire par ce titre, c’est qu’il y a nécessité de revoir nos pratiques managériales en profondeur lorsque l’on constate que nos collaborateurs sont désengagés dans leur travail.
On voit aussi fleurir un peu partout des chartes éthiques, des chartes de valeurs mais si au quotidien, ces valeurs ne sont pas réellement au cœur du management, cela devient contre-productif. Les équipes sont d’autant plus désabusées qu’elles ne vivent pas du tout ces valeurs dans leur travail.
Que préconisez-vous pour favoriser l’engagement au travail ?
J’ai remarqué qu’à chaque fois que j’intervenais dans des entreprises qui allaient mal, les bases essentielles du management étaient défaillantes. Je rencontre de plus en plus d’entreprises où le management est épuisant et le managé épuisé.
Bien plus que l’engagement qui repose en fait sur un échange gagnant-gagnant entre le collaborateur et l’entreprise, je défends l’idée d’une intelligence coopérative. Le collaborateur devient contributeur de la réussite collective. Il grandit et s’épanouit en même temps que l’entreprise.
Par quoi commencer ?
Il faut revenir aux fondamentaux. Il y a selon moi 3 piliers pour construire un management engageant et épanouissant. Le premier, c’est l’autonomie et la confiance. Le deuxième, c’est l’engagement qui se construit sur plusieurs bases. On peut citer par exemple la reconnaissance, le plaisir et la fierté de faire son travail et enfin le partage et la coopération. Le 3e pilier est la contribution ; Comme les bâtisseurs de cathédrales, chacun apporte sa pierre à l’édifice dans une même vision.
Il n’y a pas de méthode miracle qui peut s’appliquer telle quelle dans toutes les entreprises mais dans mon ouvrage, j’ai voulu apporter un canevas, des repères pour que chaque entreprise puisse construire le modèle qui lui correspond tout en activant les éléments essentiels à la contribution de tous les acteurs.