Comment caractériseriez-vous le risque sûreté
  aujourd'hui ?
  C'est un risque nouveau par rapport aux risques classiques que
  sont l'incendie ou les catastrophes naturelles. Mais, depuis
  quelques années, nous assistons à une prise de conscience accrue
  du risque sûreté. De plus en plus d'organisations tendent à
  intégrer désormais la malveillance dans leur politique de gestion
  des risques.
  Toutefois le risque sûreté est beaucoup plus difficile à prévenir
  et à gérer qu'un risque accidentel, dans la mesure où il est lié
  à une intelligence humaine. Il y a donc une évolution permanente
  des attaques en réponse aux technologies et mesures de protection
  développées par les entreprises.
  Cela le rend donc extrêmement difficile à caractériser, les
  entreprises évoluent dans un contexte extrêmement mouvant.
  Quels défis pose le risque sûreté en
  entreprise ?
  C'est d'abord un défi technologique d'une ampleur exceptionnelle.
  Le développement à grande échelle de la cybercriminalité implique
  de pouvoir et savoir protéger ses données. Auparavant, seules les
  entreprises dont le métier était lié à des biens de valeur telles
  que les bijouteries ou les banques étaient exposées au risque de
  malveillance. Aujourd'hui la notion de valeur s'est déplacée vers
  les biens immatériels que sont les fichiers.
  Alors que la tendance est au partage et au cloud, protéger ses
  informations est devenu un enjeu majeur. Les grandes entreprises
  investissent des moyens humains, techniques et financiers
  considérables pour préserver leurs données. Pourtant les pirates
  réussissent encore à contourner les barrières de protection.
  L'actualité récente en est la parfaite illustration avec le vol
  de centaines de milliers de données personnelles des clients d'un
  opérateur téléphonique français. Ou encore aux Etats-Unis, une
  chaîne de distribution s'est fait voler les données de
  40 millions de clients en décembre 2013 et 70 millions de
  plus en janvier 2014. Cela montre que les marges de progression
  sont fortes même après un 1er événement.
  Les PME et ETI manipulent elles aussi de plus en de données
  sensibles, mais elles n'ont pas les mêmes ressources pour
  sécuriser leurs systèmes d'information. Elles deviennent donc des
  cibles très vulnérables.
  La culture du risque n'est pas encore suffisamment ancrée dans
  l'ADN des entreprises françaises. Il y a donc urgence à
  sensibiliser et éduquer à tous les niveaux pour faire face à
  cette évolution rapide.
  Comment les professionnels de l'assurance peuvent-ils
  accompagner les entreprises dans la prévention du risque sûreté
  ?
  Effectivement les professions de l'assurance évoluent en
  permanence pour s'adapter aux évolutions des risques. En cas de
  sinistre lié à la malveillance, des solutions existent pour
  pallier la perte d'image, prendre en charge la reconstruction de
  données ou accompagner les actions en justice.
  Mais avant la réparation, les assureurs pensent prévention. Ils
  ont élargi leurs compétences dans le domaine de la
  cybercriminalité ou de l'intelligence économique afin de mieux
  connaître les risques et accompagner leurs clients plus
  efficacement. Les sociétés d'assurances font également largement
  appel à es experts externes pour sensibiliser les entreprises à
  ces nouveaux risques et les inciter à se doter d'instruments de
  prévention. C'est réellement une démarche partenariale car les
  dispositifs de protection doivent être audités et évoluer en
  permanence pour s'adapter aux attaques ou négligences.
 
                                         
             
             
             
             
             
                                     
                                     
            