Michel MATHIEU - SECURITAS FRANCE : Securitas ne veut plus vendre du taux horaire

Securitas ne veut plus vendre du taux horaire

|| Sûreté - Malveillance
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18/03/2013
Michel MATHIEU - SECURITAS FRANCE
Michel MATHIEU
Président
SECURITAS FRANCE
Avec 17 000 collaborateurs et 652 M€ de chiffre d’affaires réalisé en 2012, Securitas est le premier groupe de sécurité privée en France.
Dans un contexte de fortes turbulences, quelle stratégie de développement pour l’entreprise, historiquement positionnée sur les activités de surveillance humaine ?
Explications avec son Président, Michel Mathieu

Quel bilan économique tirez-vous de cette année 2012 ?
2012 a été pour Securitas l’année de la consolidation avec une croissance intéressante de notre rentabilité.
Depuis 2010, le marché a connu un effondrement spectaculaire. Il a alors fallu repenser complètement notre modèle économique. Il n’est plus décemment possible de garder des contrats à marge négative. C’est pourquoi fin 2011 nous avions pris la décision de revaloriser nos prix de 6 à 16%, selon les contrats. Cette décision était difficile à prendre, elle a entraîné une baisse de notre chiffre d’affaires mais c’était la condition sine qua non de la pérennité de l’entreprise. Nous sommes satisfaits du résultat de cette stratégie.

Comment repositionner votre offre sur un marché dominé par la pression du taux horaire  ?
Nous avons choisi justement de ne plus nous positionner sur cet argument mais de proposer à nos clients une offre présentant une solution de sécurité adaptée à leurs besoins et à leurs attentes. Le panel de nos services va de l’audit et du conseil à la mise en place de solutions intégrant à la fois des prestations humaines et des outils d’aide à la surveillance. Les responsables de services achats sont encore focalisés sur le taux horaire. Mais quand nos interlocuteurs ont un profil de directeurs sécurité ou de direction générale, ils comprennent tout l’intérêt que présente cette approche en termes de ratio prix/efficacité.

Comment allez-vous orienter l’activité du groupe pour 2013 ?
Nous nous sommes développés par croissance externe les années précédentes. Securitas a besoin aujourd’hui de digérer ces acquisitions et de renforcer ses fondamentaux.
Notre enjeu maintenant est de relancer la croissance organique.
Le rapprochement avec le cabinet Sectrans-CP Conseils complète notre offre de services dans l’audit et l’assistance à maîtrise d’ouvrage pour la mise en sécurité des biens. Notre activité Securitas Risk Management est quant à elle positionnée sur l’audit & conseil pour la sécurisation des personnes, notamment  en cas de gestion de conflits.
Par ailleurs, nous lancerons à l’automne 2013 une offre de vidéosurveillance analytique à distance à intégrer dans les prestations de surveillance. Notre métier est la sécurité et nous devons être en mesure d’intégrer une dimension technologique dans notre offre de services pour répondre à un double objectif : améliorer la sécurité et optimiser le budget de nos clients.

Sur un plan plus large, que pensez-vous de l’action du CNAPS ?
La création du CNAPS est une bonne chose pour le secteur de la sécurité privée dans son ensemble. C’est un symbole fort de l’engagement des pouvoirs publics pour mieux encadrer les pratiques et éradiquer les dérives dont nous souffrons. Je n’ai aucun doute sur l’efficacité à très court terme des travaux qui ont été engagés. La révision de la loi de 83 va bientôt aboutir et cette nouvelle mouture est porteuse de nombreuses avancées tant pour les entreprises que pour leurs salariés. Ces deux éléments sont aussi des signes importants de la crédibilité acquise par notre métier aux yeux de l’Etat.