Martine KERYER - CFE CGC : L’ANI Qualité de vie au travail : une chance de réhumaniser l’entreprise

L’ANI Qualité de vie au travail : une chance de réhumaniser l’entreprise

|| Condition de travail
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12/09/2013
Martine KERYER - CFE CGC
Martine KERYER
secrétaire nationale santé au travail et handicap
CFE CGC
Le comité directeur de la CFE CGC a décidé à l’unanimité de signer l’accord national interprofessionnel du 19 juin 2013 « vers une politique de qualité de vie au travail et de l’égalité professionnelle ». Martine Keryer, secrétaire nationale santé au travail et handicap, détaille la portée de cet accord.

En quoi l’ANI du 19 juin 2013 constitue-t-il selon vous une avancée dans le dialogue social ?
Pour la première fois, la notion de Qualité de Vie au Travail est pleinement intégrée dans le périmètre des conditions de travail et de santé au travail.
C’est une marche supplémentaire qui est franchie pour prendre en compte les évolutions actuelles de l’organisation du travail et l’impact que celle-ci peut avoir sur la santé des salariés.
Les personnels d’encadrement, la maîtrise et les techniciens sont de plus en plus sous pression avec des objectifs irréalisables tant pour eux que pour leurs équipes. Les sphères dirigeantes sont de plus en plus éloignées du terrain et ne voient la réalité du travail qu’à travers des chiffres.
Cet accord offre l’opportunité de recréer des espaces de discussion pour l’ensemble des acteurs de l’entreprise.

Concrètement, quelles sont les principales mesures de cet accord ?
Cet accord n’a pas une dimension obligatoire, entendons-nous bien mais il va pouvoir servir de base à des accords de branche ou d’entreprises sur la qualité de vie au travail. Les entreprises signataires vont devoir s’impliquer dans l’amélioration de la qualité de vie au travail, aussi bien par l’organisation du travail que par la prise en compte de la conciliation entre vie professionnelle et vie privée. L’accord prévoit également un droit à la déconnexion en matière de technologies de l’information et de la communication, un point qui nous semble très important à l’heure où la connexion permanente à l’entreprise via leur smartphone devient presque une obligation pour certains cadres.

La qualité de vie au travail, une stratégie gagnant-gagnant ?
Tout à fait. Certains chiffres montrent qu’un salarié en souffrance a un coût de 13 000€ par an pour une entreprise. Cet accord est une chance pour les entreprises. En ces temps de crise, la qualité de vie au travail est un facteur de santé économique et de bien-être des salariés.