Le Président du Conseil Général du Nord a créé en 2011
votre vice-présidence orientée uniquement RH et Dialogue social.
C’est une première dans le Nord, si ce n’est par rapport à
d’autres collectivités territoriales ?
Tout à fait. Il y a eu une prise de conscience au sein du
Département du Nord du fait qu’il fallait mettre en oeuvre une
politique de prévention et d’amélioration des conditions de
travail plus volontariste.
Le Département du Nord aujourd’hui, ce sont 8 200 agents répartis
sur 400 sites différents.
La taille et la structure « éclatée »,
« déconcentrée » ou « territorialisée » de
notre collectivité imposent aujourd’hui de mettre des moyens
ambitieux au service de la qualité de vie au travail.
En outre, 60% de nos agents travaillent dans le domaine social,
en contact avec une population parfois en grande souffrance. Ces
conditions de travail peuvent être difficiles à supporter et nous
avons pu constater une augmentation de l’absentéisme.
Les conditions de travail sont le premier facteur de motivation
des agents, elles peuvent donc contribuer également à la
démotivation.
Il était donc nécessaire de prendre le problème à bras le corps
et de réfléchir à une organisation et des solutions pour mieux
accompagner nos agents.
Quelles sont vos priorités en termes de santé-sécurité au
travail ?
Notre première priorité est d’organiser et de structurer le cadre
de travail de façon à ce que tous les échelons hiérarchiques
soient en capacité d’écouter et répondre aux agents et de
contribuer à la prévention des risques professionnels auxquels
nos agents peuvent être confrontés.
Nous nous sommes également engagés avec l’ARACT à impliquer et
sensibiliser l’ensemble du management, définir et construire des
indicateurs partagés de santé au travail, améliorer les
procédures.
La formation et la communication sont des outils essentiels à la
mise en œuvre de cette politique.
Nous avons élaboré de manière exhaustive notre Document Unique
d’Evaluation des Risques Professionnels, document qui est décliné
sous la même forme au sein de chaque direction. Nous pouvons
ainsi avoir des remontées d’informations homogènes sur les
risques et les actions de prévention.
Avec l’accompagnement de l’ARACT et en collaboration avec les
membres du CHS, nous sommes en train de redimensionner un service
« Conditions de Vie au Travail » rassemblant notamment
une équipe pluridisciplinaire de psychologues, médecins de
prévention, préventeurs et agents techniques spécialisés. Ce
service intervient en soutien des actions menées au sein des
différentes directions, notamment à travers un réseau de 245
assistants de prévention progressivement mis en place.
Quelle est la place du CHS au sein de ce
dispositif ?
Nous avons voulu remettre le CHS au cœur du dispositif de
réflexion et d’action autour de la santé et la sécurité au
travail dans notre collectivité. Le décret du 3 février 2012 nous
a permis de repositionner la place et le rôle du CHS. Nous sommes
aujourd’hui dans une dynamique de dialogue actif avec les
partenaires sociaux où les points d’accord et de désaccord sont
examinés et discutés ensemble. Les préconisations de l’agent
chargé d’une fonction d’inspection (ACFI) font systématiquement
l’objet d’un suivi.
Le CHS se réunit en moyenne tous les 2 mois avec un thème
spécifique à chaque séance : le dernier CHS était consacré
aux risques professionnels spécifiques des agents travaillant sur
la voirie, le prochain sera dédié aux agents des équipements
culturels et environnementaux. A chaque fois nous balayons
l’ensemble des risques professionnels et ne sortons pas de
réunion sans avoir essayé de trouver les solutions les plus
adaptées.