Nathalie CUCHE - CRAMIF : La restauration collective, un secteur professionnel prioritaire en termes de prévention

La restauration collective, un secteur professionnel prioritaire en termes de prévention

ORGANISATION DE LA PREVENTION || Accidents du travail
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02/05/2019
Nathalie CUCHE - CRAMIF
Nathalie CUCHE
Ingénieur Conseil
CRAMIF

Le 22 mai prochain, la CRAMIF animera dans le cadre de Préventica Paris une conférence sur la prévention des risques professionnels dans le secteur de la restauration collective, un secteur touché par une sinistralité importante.
Zoom.

Pourquoi avoir choisi de faire une conférence sur ce sujet sur le salon Préventica ?

Le secteur de la restauration collective en Ile de France compte 40% des salariés recensés sur le territoire.
Le Programme d’Actions Régional se justifie donc par cette représentativité régionale et par sa sinistralité atypique, bien supérieure à la moyenne régionale. Ce secteur a enregistré en 2016 un Indice de Fréquence en Ile de France de 66,0 quand ce dernier était de 23,0 en moyenne tous secteurs d’activités confondus.
Les manutentions manuelles sont les principaux risques d’accidents du travail rencontrés dans le secteur. C’est aussi l’un des secteurs qui enregistre un grand nombre de TMS, thématique principale de notre stand à Préventica.
La conférence donnée lors de Préventica a pour ambition de présenter ce secteur d’activité, la démarche de notre programme tenant compte de ses forces et ses faiblesses et des réglementations qui s’imposent pour les années à venir. Ces réglementations doivent être prises en compte dans notre programme dès maintenant. En effet, elles peuvent avoir un impact direct sur les manutentions manuelles et les TMS si la prévention n’est pas intégrée dès aujourd’hui avec la mise en application de ces réglementations.
Les sociétés Meiko et Elior interviendront lors de cette conférence afin de présenter les réglementations des biodéchets et du zéro plastique et la place de la prévention à prendre en considération*.

Quel est le plan d’action de la Cramif pour le secteur de la restauration collective ?

L’objectif est d’inverser la tendance et de réduire la sinistralité du secteur en intégrant la prévention dans les pratiques quotidiennes, en déployant les bonnes pratiques, et surtout en pérennisant la démarche de prévention.
Ce secteur d’activité est d’autant plus complexe qu’il implique de nombreux acteurs à différents stades. En effet l’expertise du métier de la restauration collective peut s’exercer par des prestataires dans des locaux dont les donneurs d’ordre sont propriétaires. Ces différents acteurs et leur organisation ne facilitent pas la mise en œuvre d’une démarche de prévention pérenne.
Conscients de cette typologie, nous avons défini un socle minimum de prévention comprenant des mesures de prévention des risques liés aux manutentions manuelles et des risques de survenue des TMS. Il s’agit là d’une des bases du socle de ce programme.

Existe-t-il une formation à la prévention des risques spécifique aux professionnels du secteur de la restauration collective ?

Il existe en effet une formation à la prévention des risques spécifique aux professionnels du secteur animée par nos équipes de préventeurs. Elle a pour objectif de contribuer à l’identification et à l‘analyse des situations à risque, de rechercher et mettre en œuvre des mesures de prévention et de participer à la démarche de prévention des risques professionnels. Elle s’adresse aux chefs d’entreprise, à toute personne en charge d’une mission de prévention des risques professionnels mais aussi aux médecins du travail, aux représentants du personnel.

En savoir plus
- Rencontrer les experts CRAMIF-INRS à Préventica Paris : stand H64
- Assister à la conférence CRAMIF-INRS Mieux prévenir les risques professionnels en Restauration collective , mercredi 22 mai à 9h45

* Pour rappel, depuis 2012, les établissements générant une quantité importante de biodéchets sont considérés comme « gros producteurs ». A ce titre, ces biodéchets doivent être triés pour être orientés vers une filière de valorisation organique (méthanisation ou compostage).
Entre 2016 et 2025, l’obligation de tri des biodéchets s’applique aux établissements générant plus de 10 tonnes par an de biodéchets (Arrêté du 12 juillet 2011 fixant les seuils définis à l'article R. 543-225 du code de l'environnement)
A partir de 2025, cette obligation sera étendue à l’ensemble des professionnels (article L. 541-21-1 du code de l’environnement)
Progressivement jusqu’en 2025 chaque citoyen aura à sa disposition, une solution lui permettant de ne pas jeter ses biodéchets dans les ordures ménagères résiduelles article L. 541-1 du code de l’environnement.
Par ailleurs, la Loi EGalim adoptée par le Parlement en octobre 2018 demande de réduire l’utilisation du plastique dans le domaine alimentaire et interdit la présence de plastique dans les contenants alimentaires de cuisson, de réchauffe et de service en restauration collective des collectivités locales dès 2025.