Fait religieux en entreprise : 37% des dirigeants y ont été déjà été confrontés

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SECURITE DES LIEUX DE TRAVAIL || Sécurité des lieux
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28/03/2018

Le fait religieux est majoritairement considéré comme n'étant pas légitime à prendre une trop grande place au sein de la vie de l'entreprise, selon un sondage mené par Harris Interactive pour l'IST, le Crif, Le Figaro.


Alors que se multiplient les initiatives invitant les salariés à échanger et à s'exprimer davantage, les questions d'identité personnelle et de liberté d'expression prennent une importance grandissante.

A la lisière entre expression libre de soi et respect des règles de vie en collectivité, l'expression de sa religion en entreprise est aujourd'hui une zone encore floue qui semble manquer de définitions, de limites et d'arbitrages clairs. Sujet sensible tant pour les salariés que pour les représentants du personnel et les dirigeants d'entreprises, le fait religieux est à l'origine de nombreux questionnements. Les parties prenantes, ont parfois du mal à exprimer des prises de positions claires.

Afin d'affiner la compréhension de ce sujet de société, et mieux percevoir concrètement comment le fait religieux cristallise les réactions de chacun, l'IST, le Crif et le Figaro se sont associés à l'institut Harris Interactive pour interroger dirigeants et représentants du personnel sur leurs propres représentations et déclarations d'expérience.

Les dirigeants semblent majoritairement défavorables à une expression trop formalisée du fait religieux en entreprise. Ils restent ouverts à certaines expressions permettant à une personne de respecter des pratiques religieuses qui ne remettent pas en cause la neutralité de l'entreprise en la matière, qui n'impactent pas son fonctionnement.

Concrètement, le fait religieux touche, nous disent les dirigeants, près d'une entreprise sur cinq. Deux types d'expression se distinguent particulièrement : les demandes de congés liées à des fêtes religieuses qui ne seraient pas déjà un jour férié (53% des dirigeants en font état) ou des prières (48%). Le port de signes ostentatoires (27%) mais également la demande d'aménagement du temps de travail pour raisons religieuses (25%) ou encore le refus de serrer la main à une personne de l'autre sexe (24%) font également partie des faits les plus cités.

Les dirigeants d'entreprises et représentants du personnel gèrent le fait religieux en entreprise dans une volonté de dialogue avant tout, et sont plutôt dans une démarche d'anticipation. Que ce soit face à son expression, ou encore dans la perspective d'y être confrontés, ils privilégient le fait de convoquer la personne concernée pour échanger avec elle (47%) ou de demander une intervention des supérieurs hiérarchiques (37%) ou des Ressources Humaines (33%). 37% des dirigeants qui ont été confrontés au fait religieux dans leur entreprise affirment avoir aujourd'hui mis en place dans leur règlement intérieur des dispositifs relatifs au fait religieux en entreprise.

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