Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail 2022 - Édito de Cyril Cosme

ORGANISATION DE LA PREVENTION || Etat des lieux et prospective SST
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28/04/2022

Agir ensemble pour instaurer une culture positive de la sécurité et de la santé.


Environ 2,9 millions de travailleurs meurent chaque année à cause d’accidents du travail et de maladies professionnelles et au moins 402 millions sont victimes d’accidents non mortels. Selon les estimations conjointes de l’OMS et de l’OIT, les maladies professionnelles sont à l’origine de 81 pour cent des décès liés au travail, les autres résultant des accidents.

Les longues heures de travail (745 000 décès), l’exposition aux particules, gaz et fumées (450 000 décès) figurent parmi les principaux facteurs de risque à l’origine du plus grand nombre de décès constatés dans le monde.

Pourtant, la mortalité au travail n’est pas une fatalité. Les accidents et les maladies professionnelles sont la plupart du temps évitables. Des vies peuvent être sauvées, grâce à la prévention. C’est le sens de cette journée du 28 avril, dédiée chaque année à la santé et à la sécurité au travail.

Il s’agit d’un des combats les plus anciens de l’OIT depuis sa création en 1919, avec l’adoption d’une cinquantaine de conventions traitant de la question de la prévention et de la santé au travail. Au début, les problèmes étaient le charbon, le saturnisme, objets des premières normes internationales en ce domaine. Aujourd’hui, les risques sont plus diffus, liés aux déterminants de la santé, jetant ainsi des ponts essentiels entre santé au travail et santé publique.

Outre les immenses souffrances qu’ils causent aux victimes et à leur famille, les accidents et les maladies professionnelles sont à l’origine d’importantes pertes économiques pour les entreprises et les économies dans leur ensemble, mesurables en termes de coûts des soins de santé, de coût des indemnisations, de pertes de production, de capacité de travail réduite et de moindre participation à l’emploi. Par ailleurs, les accidents du travail et les maladies professionnelles représenteraient une perte annuelle de 5,4 pour cent du produit intérieur brut mondial.

Comment renforcer la prévention ? Par un dialogue social constructif et un engagement tripartite national, véritable pierre angulaire d’une culture de prévention favorisant des améliorations durables de la sécurité et de la santé au travail.

La crise liée à la pandémie de covid-19 a montré combien le dialogue social à tous les niveaux contribuait à adapter les conditions et les postes de travail, à identifier les facteurs de risques et mettre en place les protocoles sanitaires pertinents. Au niveau de l’entreprise, la participation et l’engagement des travailleurs et leurs représentants, par l’intermédiaire des instances de représentation et de dialogue, s’est révélée un facteur décisif pour concevoir et appliquer des mesures efficaces et adaptées au lieu de travail et répondre aux besoins des travailleurs comme des entreprises pour minimiser les risques.

Le message principal de cette journée mondiale en 2022 s’appuie donc sur l’expérience de deux années de pandémie : renforcer le dialogue social pour progresser vers une culture de la sécurité et de la santé au travail.

Cyril Cosme
Directeur du Bureau de l’OIT pour la France

 

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