La santé des artisans du BTP en nette dégradation

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ORGANISATION DE LA PREVENTION || AT / MP - Pénibilité
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15/05/2018

39% des chefs d’entreprise du BTP se déclarent en mauvaise santé, en hausse de 10 points par rapport à la dernière édition du baromètre santé des artisans du BTP en 2017.


La CAPEBla CNATP, et le pôle d’innovation IRIS-ST dévoilent aujourd’hui le 4e baromètre ARTI Santé BTP, enquête nationale de référence sur les conditions de travail et la santé des artisans du BTP. Malgré un vrai regain d’optimisme quant à leur business, l’état de santé des dirigeants d’entreprise artisanale s’est nettement détérioré (10 points en un an). Ainsi, 39% des artisans s’estiment en mauvaise santé. En cause, des rythmes de travail très intenses, des charges administratives importantes et des contraintes de délais qui génèrent du stress. Autre point noir, un suivi médical insuffisant, notamment chez les plus jeunes.

Cette 4e édition du baromètre, menée auprès de 2 222 artisans du BTP, confirme les tendances inquiétantes mises en évidence par les éditions 2015 et 2016. L’année 2017 est ainsi notamment marquée par une nouvelle détérioration de l’état de santé des artisans du BTP qui sont 39% à se déclarer en mauvaise santé, contre 29% en 2016. 

Pourtant, les chefs d’entreprise artisanale n’ont jamais été aussi optimistes : 50% se disent confiants vis-à-vis de l’avenir de leur activité (contre 30% en 2016) et ils sont 60% à avoir observé une progression de leur activité en 2017. De plus, ils se sentent de moins en moins isolés : 35% affirment se sentir isolés, une baisse de 5 points par rapport à l’année précédente.  Malgré cela, leur état de santé marque le pas.

Patrick Liébus, Président de la CAPEB, déclare : « Malgré leur optimisme certain, les artisans du BTP souffrent et les voyants sont au rouge en ce qui concerne leur état de santé. Notre baromètre ARTI Santé met en évidence un phénomène de « contre coup » lié au redémarrage de l’activité dans le secteur du bâtiment. Il faut reconstituer la trésorerie et les marges ne sont pas encore significatives. A cela s’ajoute la difficulté de recrutement de personnel qualifié pour assurer les chantiers. Les artisans sont ainsi stressés et surmenés, ce qui se répercute sur leur vie personnelle et leur hygiène de vie. »

Parmi les multiples conséquences de cette dégradation de leur état de santé, les chefs d’entreprise artisanale du BTP sont 68% à déclarer souffrir de douleurs musculaires. Cependant ces dernières sont en constante baisse (-10% depuis 2015) ce qui montre que les artisans adaptent de plus en plus leur manière de travailler afin de limiter les contraintes physiques. A cela s’ajoutent la fatigue - 52% des artisans souffrent de fatigue importante (50% en 2016) – et les troubles émotionnels : 24% éprouvent de la nervosité, de l’irritabilité et des angoisses (23% en 2016).