En quoi le bien-être des salariés peut-il impacter la
performance de l’entreprise ?
Le 1er indicateur d’un mal être au travail, c’est l’absentéisme.
Cet absentéisme a des coûts directs et indirects. Lorsque
j’interviens sur une problématique de Qualité de Vie au travail
dans une entreprise, je commence toujours par mettre en place des
indicateurs chiffrés. Pour bien comprendre à quoi peut servir son
investissement dans l’amélioration du bien être au travail, le
chef d’entreprise a souvent besoin de le visualiser avec des
chiffres concrets.
Comment mettre en place des indicateurs de QVT
?
On va d’abord évaluer les coûts de l’absentéisme. Il y a bien sûr
les coûts directs : le maintien du salaire de l'employé absent et
le coût de son remplacement temporaire éventuel. Mais il ne faut
pas sous-estimer tous les coûts indirects : démarches
administratives liées à l’absence, surcharge de travail des
équipes restantes entraînant désorganisation, augmentation de la
non qualité, augmentation du risque d’accident du travail… Les
implications de l’absentéisme sont très étendues. Et puis
l’absence de Qualité de Vie au Travail entraîne également le
développement du présentéisme, c’est à dire des salariés qui sont
présents mais ne sont pas productifs. Certaines études situent le
coût théorique du présentéisme entre 13,7 à 24,9 milliards
d’euros, un coût de non-productivité assumé directement par
l’employeur (alors que le coût de l’absentéisme est en partie
couvert par l’Assurance-maladie).
Au total, on estime que le coût réel de cette non QVT est égal à
3 fois le coût direct de l’absentéisme.
De là à affirmer que la QVT a un impact direct sur les
résultats financiers ?
Toutes les entreprises qui ont des problématiques de management
et de bien-être au travail ont des problèmes de trésorerie. Le
calcul peut alors se faire très simplement pour le chef
d’entreprise entre ce que lui coûte l’absence de QVT , un coût
qui ne va pas cesser de croître, et l’investissement dans une
politique de QVT. Mettre en place une politique d’amélioration
des conditions de travail, c’est un investissement à long terme.
Pour s’engager dans cette politique, le chef d’entreprise a
besoin de mesurer le chemin parcouru. C’est pourquoi il est
nécessaire de poser des jalons et des objectifs chiffrés, qui
peuvent être financiers ou plus liés à la satisfaction au
travail, à l’aide d’enquêtes auprès des salariés.
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