En 2023, Trois Moulins Habitat a été récompensé pour
avoir mis en place un plancher en béton sous combles. À quels
besoins cette initiative répondait-elle ?
Cet
aménagement visait à améliorer le travail des charpentiers. Tout
ceci part d’échanges avec le maître d’ouvrage, Trois Moulins
Habitat, et les entreprises qui travaillent pour lui. Nous avons
évoqué un certain nombre de problèmes de sécurité en lien avec
les opérations de charpente. Quand vous êtes au dernier étage
d’un immeuble, le plafond est majoritairement constitué de
plaques de plâtre. Lors de la pose d’une charpente bois sur un
toit d’immeuble, souvent, il y a juste une pièce de bois qui
relie les deux façades. Il n’y a donc pas d’appui alors que les
salariés sont sur des postes de travail en élévation. On s’est
demandé s’il n’y avait pas une possibilité de faire un plancher
béton à ce dernier niveau, sous les combles, pour qu’ils puissent
intervenir sur quelque chose de solide et stable.
Au-delà du volet sécurité, quels sont les avantages pratiques
d’un tel dispositif ?
Pour aménager sa charpente, le
charpentier est sur un support plus ergonomique que s’il
travaillait depuis un échafaudage, une plateforme ou une échelle…
Ce plancher lui offre aussi une surface de stockage directement
sur le lieu de pose. Cet aménagement peut se dupliquer sur tout
type de construction, d’ailleurs Trois Moulins Habitat va
l’intégrer à ses prochains chantiers. Enfin, en termes
d’entretien et de pérennité, la copropriété aura un accès aux
combles plus sûr.
Grâce notamment à l’escalier de service de l’Atelier 77,
récompensé par la même occasion ?
Exactement. En
fait, c’était un double trophée. À partir du moment où le cabinet
d’architecte Atelier 77 avait un plancher béton, il a pu
concevoir un escalier de service en colimaçon qui venait s’y
arrimer. Et c’est plutôt rare d’ajouter une volée d’escaliers
entre le dernier niveau de logements et les combles. Cela
facilitera les opérations de maintenance futures sous combles.
Dans son évaluation Risques professionnels en 2019 et
2020, l’Assurance Maladie a montré que les mesures de prévention
sont mises en œuvre dans 75 % des cas lorsque qu’elles sont
inscrites dans les documents contractuels, contre seulement 40 %
dans le cas contraire. A l’aune de cet enjeu, quel a été le degré
d’accompagnement de la Cramif auprès de TMH ?
Sur cette opération, j’avais interpellé Trois Moulins Habitat et
évoqué avec eux les démarches que nous menions en direction des
maîtres d’ouvrage pilotées par la Caisse nationale d’assurance
maladie. Nous nous sommes rencontrés dans leurs locaux et nous
avons travaillé sur un dossier à venir. À ma demande, ils nous
ont proposé une opération qui allait débuter, nous avons
travaillé sur des pièces écrites dans lesquelles nous avons pu y
indiquer clairement que les combles seraient en béton et que cela
aurait des conséquences sur les modes opératoires. Car l’enjeu
c’est de pouvoir l’intégrer en amont des opérations de chantier.
Aujourd’hui, le lien est existant, il s’est formalisé avec cette
démarche, la défiance que l’on pourrait avoir vis-à-vis d’un
contrôleur de sécurité est loin derrière nous.
