Quelles sont les principales formes de cybermalveillance
auxquelles doivent faire face les entreprises ?
La cybermalveillance peut prendre de multiples aspects mais on en
distingue traditionnellement trois types d’attaques. La première
s’apparente à la fraude, avec par exemple « l’arnaque au
Président », qui consiste à convaincre le collaborateur d'une
entreprise d'effectuer en urgence un virement important à un
tiers pour obéir à un prétendu ordre du dirigeant, sous prétexte
d'une dette à régler, de provision de contrat ou autre.
Le deuxième type d’attaque cible la sécurité du système
d’informations. Les logiciels malveillants, les rançongiciels
bloquent le système d’information. Les pirates réclament alors le
versement d’une rançon pour revenir à un fonctionnement normal.
Bien souvent même si l’entreprise paye la rançon elle ne
récupèrera malheureusement aucune donnée.
Enfin, les attaques liées à l’espionnage industriel visent à
récupérer des données confidentielles. Ce ne sont pas forcément
les grandes entreprises qui sont ciblées mais des PME qui
travaillent pour ces grandes entreprises et qui détiennent des
secrets industriels sans avoir prévu une protection optimale de
leur système d’informations.
Faut–il s’attendre au développement de nouvelles formes
de cyberattaques ?
Dans le système d’informations, il y a généralement deux groupes
: l’informatique bureautique et l’informatique industrielle.
Jusqu’à présent, les cyberattaques se concentraient plutôt sur
l’informatique bureautique qui est désormais relativement bien
protégée dans la plupart des entreprises. On pressent aujourd’hui
qu’il va y avoir une recrudescence d’attaques sur l’informatique
industrielle.
Ainsi, en 2017, Renault a été touché par le virus WannaCry avec
comme conséquence l’arrêt de certains sites de production. Une
attaque sur le système industriel bloque toute la chaîne de
production et peut avoir des conséquences économiques très
graves. Ces menaces s’amplifient, il faut désormais protéger tout
le système informatique.
Les hackers sont de plus en plus performants et capables bientôt
de paralyser toute une ville.
Quelles solutions préconisez-vous pour protéger sa
sécurité numérique ?
Des solutions de simple bon sens peuvent déjà être mises en
place, comme la sauvegarde externe des données, la mise à jour
des logiciels et la sensibilisation des collaborateurs. Mais
avant tout, le chef d’entreprise doit prendre conscience de ses
vulnérabilités face aux menaces. Nous menons beaucoup
d’opérations d’information pour convaincre les chefs d’entreprise
que la sécurité n’est pas un coût mais un investissement
nécessaire pour assurer la pérennité de son entreprise. Une
entreprise qui se prévaut d’un système d’informations sécurisé
bénéficie également d’un avantage concurrentiel certain pour
conquérir des marchés auprès des grands groupes sensibles à cet
argument. Le SISSE (Service de l’Information Stratégique et de la
Sécurité Economique) a notamment pour mission d’accompagner les
entreprises dans la sécurisation de leur SSI, en les guidant par
exemple dans l’élaboration des cahiers des charges visant à
acquérir des équipements et systèmes de sécurité
informatique.
En savoir plus
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