Que contient votre livre ?
Dans « 150 bonnes pratiques pour améliorer la QVT », je ne fais
que transmettre des bonnes pratiques qui ont été partagées lors
de nos journées professionnelles. Je ne les ai pas inventées, je
les ai vu fonctionner dans des entreprises et des services
publics. Ce sont des employés, des managers, des DRH qui sont
venus en témoigner. On constate qu’il y a toujours des points
communs entre les situations que l’on trouve dans les
entreprises.
Je tiens à préciser qu’aucune de ces bonnes pratiques n’est déclinable chez tout le monde. Il n’y a pas de recette miracle. L’idée est de picorer, de s’inspirer, d’apprécier la diversité des solutions possibles, parce que tout dépend de l’activité et de la taille de l’entreprise, des personnes, de leur historique.
Au-delà d’un ouvrage, qu’avez-vous pu tirer de toutes vos
rencontres avec ces experts en bien-être au travail
?
Ces gens-là m’ont transformé. Ils m’ont fait passer d’un
management très 20ème siècle, avec un pilotage que je pensais
être le bon, à une démarche plus attentive aux individus, à la
confiance, qui permet aux salariés d’être dans leur domaine de
réussite, dans l’autodétermination. Quand vous faites cela, vous
vous rendez compte que l’entreprise fonctionne mieux, a de
meilleurs résultats et le personnel s’y sent mieux et s’engage
plus.
Mon travail aujourd’hui est d’accompagner les entreprises dans
l’établissement d’un diagnostic de leur QVT. Il s’agit d’une
démarche collaborative, les solutions sont mises en place avec
les gens concernés. Et c’est ce qui fait que ça marche. Les
évolutions mises en place sont issues des gens qui connaissent le
métier, qui le pratiquent au quotidien.
C’est là qu’est la clé ?
Aux managers qui se disent « comment je peux améliorer la QVT
dans mon entreprise ? », la réponse est toujours auprès des gens
concernés par l’activité. Mais cela implique une grosse
contrainte, une chose que nous ne savons pas assez faire :
s’arrêter, se poser, prendre le temps de voir ce qui est bien
dans ce que l’on fait, plutôt que de chercher à faire mieux ce
que l’on fait mal.
En capitalisant sur les choses que l’on fait bien, celles où l’on
a du plaisir, nous n’avons plus l’impression de travailler, nous
sommes dans ce que l’on appelle « le flow ». Nous sommes alors
capables de travailler en ayant du plaisir et en étant efficace.
Cela peut sembler très simple mais nous ne savons pas bien le
faire.
Pour vous, la crise sanitaire a joué un rôle dans la
qualité de vie au travail.
La crise sanitaire vient mettre ce que j’ai dit précédemment, en
exergue. Le constat est que dans les entreprises où l’on a permis
aux gens de s’adapter, où les gens ont communiqué entre eux, il
n’y a pas eu de gros problème, de renversement de situation, de
catastrophe. Il y a même des entreprises où des salariés sur le
terrain ont su trouver des solutions seuls et quand le management
a su partager ces solutions, les salariés et les entreprises en
sont tous ressortis grandis.
Cette crise nous a confirmé que les solutions se trouvent, bien
sûr, dans les outils digitaux mais aussi et surtout dans l’écoute
et la valorisation des solutions que trouvent les uns les autres
parce qu’ils ont des envies et des talents. Si je veux être plus
heureux dans ma vie professionnelle demain, il faut que
j’identifie mes talents et que je les mette en œuvre. C’est le
développement personnel. Dans mes ateliers, je propose l’exercice
des TAF : Talent / Appétence / Force. Quand vous avez identifié
vos talents et vos appétences : cela devient vos forces.
Et si nos talents ne correspondent pas aux désirs de
l’entreprise ?
Si l’environnement ne nous correspond pas, on peut le quitter. Si
nous sommes dans une entreprise qui communique, nous discutons,
il y a peut-être un poste qui correspond ailleurs dans
l’entreprise.
Il ne faut pas être dans une démarche de rapport de force. C’est
fini les fiches de postes, il faut arrêter avec ça. Tous les
métiers évoluent. Maintenant il faut avoir envie et être content
de faire son métier.
Vous avez imaginé le management de demain, celui de 2030.
Racontez-nous.
Je propose une remise en question du management. Le principe
c’est qu’à partir du moment où je sais que je vais mieux dans mon
boulot et que je suis plus performant dans des tâches qui
correspondent à mes talents, si je décline cette méthode au
niveau de tous mes salariés, quand je les mets tous dans leur
zone de plaisir, de confort, j’obtiens des résultats, des
performances à la hausse. Mais cela ne se fait pas en un jour. Ce
qui compte c’est le résultat.
Oui, il y a un côté simpliste dans cet élan, sauf que les gens
qui l’ont mis en œuvre - et qui m’ont permis de le découvrir –
ont d’excellents résultats, et le prouvent.