Pouvez-vous nous présenter la SFHH ?
La Société française d’Hygiène Hospitalière (SFHH) est une
société savante fondée en 1982 et composée de médecins et
pharmaciens hygiénistes, de biologistes, d’infirmiers,
d’ingénieurs… en fait, tous les professionnels impliqués dans la
prévention des infections associées aux soins. Depuis juin
dernier, nous avons fusionné avec la Société des Infirmiers et
Infirmières en Hygiène Hospitalière de France, permettant ainsi
une plus grande unité entre nos compétences. Nous étudions tous
les domaines de la prévention du risque infectieux dans les
établissements de santé et en dehors de ceux-ci également :
lors des soins à domicile, dans les cabinets libéraux, …
Quels sont vos domaines
d’interventions ?
Notre champ d’expertise couvre plusieurs domaines. Le 1er est
celui de la surveillance (épidémiologie) : repérer les
différentes infections (nosocomiales et associées aux soins)
et identifier les risques. Notre second champ d’expertise
concerne les mesures préventives pour les professionnels
(démarches à suivre pour garantir un soin sûr et de qualité) et
pour les patients, qu’il est nécessaire d’associer à cette
prévention. Notre compétence s’applique également à la formation
des professionnels : il s’agit d’un axe important de nos
travaux. Nous proposons des référentiels et des recommandations
permettant ensuite d’élaborer des protocoles. La SFHH est
organisée en plusieurs commissions, expertes dans l’un ou l’autre
de nos domaines de compétence : Conseil scientifique,
Commission de recherche, Commission des soins, Commission
Internationale (collaboration avec d’autres sociétés savantes
européennes, du Maghreb ou d’Afrique noire). Notre 4e champ
d’expertise concerne, l’évaluation, notamment celle des pratiques
professionnelles. La Commission des Soins travaille actuellement
sur les limites et les freins auxquels sont confrontés les
professionnels. Ils approfondissent notamment les facteurs
psychologiques, philosophiques, culturels permettant de réduire
les blocages et faire mieux accepter les démarches de prévention.
La SFHH intervient également dans le domaine de la
prévention des risques professionnels des personnels soignants.
Expliquez-nous de quelle manière.
La gestion des risques professionnels est une préoccupation
ancienne. Les outils mis en place, depuis plus de 25 ans, ont
sûrement contribué à une situation actuelle plutôt positive dans
le milieu des soins : la contamination d'origine virale lors
d'un accident exposant au sang est très faible aujourd’hui
en France. La prévention est importante et la prise de risque
minime. Pour cela, un travail énorme a été fourni.
On parle beaucoup de la grippe A(H1N1)2009 en ce moment.
Que pouvez-vous nous dire sur le sujet ?
Il est important de dire que la fonction publique hospitalière
s’est très bien préparée à la pandémie. Les patients sont bien
accueillis et les cas les plus graves traités avec les moyens
médicaux les plus efficaces. Les moyens de prévention sont en
place. Côté vaccination, il y a eu des
blocages liés à une mauvaise gestion de la communication par
les tutelles. Il aurait sans doute fallu être plus transparent et
moins alarmiste : les vaccins sont sûrs malgré quelques
effets secondaires le plus souvent bénins. Il faut continuer
à se faire vacciner pour enrayer la pandémie, qui atteint
aujourd’hui un premier pic. Elle devrait ensuite se stabiliser,
mais nous restons vigilants en attendant la seconde vague.
Vous êtes partenaire de Préventica Méditerranée en mars
2010. Pour quelle raison avoir choisi de vous associer à cette
manifestation ?
Préventica est pour nous un incontournable. L’événement traite,
en effet, de thèmes qui nous concernent directement.
Préventica sera également l’occasion de rencontrer des
professionnels de la prévention des risques qui ne viennent pas
forcément sur nos manifestations ou dans nos congrès par peur
d’un discours trop scientifique. Il sera, en outre, intéressant
d’échanger avec les industriels : la sécurité, l’hygiène, la
pollution de l’air, l’ergonomie sont des domaines que nous
prenons en compte dans nos études. Pour ce faire, nous
interviendrons lors du Congrès : nous travaillons
actuellement sur notre intervention avec des experts de l’hygiène
et de l’épidémiologie.