La volonté de l’ARS de Nouvelle-Aquitaine est de contribuer à l’amélioration de la qualité de vie au travail des personnels de santé qu’ils relèvent du champ sanitaire, hospitalier, médico-social ou du champ du handicap. Engagée depuis plusieurs années, cette démarche QVT vient de connaitre un nouveau tournant. Annabelle Ferré-Janicot, responsable du pôle performance et investissements à la direction de l’offre de soins et d’autonomie à l’ARS Nouvelle-Aquitaine, revient pour Préventica sur le dernier projet en date.
Vous avez lancé un appel à manifestation d’intérêt
concernant des « équipes mobiles QVT ». Pouvez-vous nous en dire
plus ?
Nous avons réussi à mobiliser des crédits sur
trois ans, pour la constitution d‘équipes mobiles sur nos 12
départements. En tout, il y a 18 équipes mobiles et pour que le
projet fonctionne, 10 structures doivent se regrouper. L’idée est
donc de partager des professionnels avec des qualités QVT, à
l’instar des psychologues, ergonomes, préparateurs physiques,
etc, dans plusieurs établissements. Ces ergonomes, thérapeutes et
autres vont pouvoir accompagner les équipes au quotidien sur des
problématiques larges : analyse de pratique, situation
conflictuelle, aspects relationnels, managériaux, etc.
Vous venez aussi de dévoiler un projet de cartographie
des bonnes pratiques. De quoi s’agit-il ?
Grâce à notre relation de grande qualité avec l’ARACT, nous avons
pu leur confier la création d’une cartographie régionale des
bonnes pratiques. Cette cartographie a pour but de relayer
quelles sont les réussites régionales, capitaliser sur ces
réussites et pouvoir repérer dans les établissements des
ambassadeurs QVT. Cette démarche vise à favoriser la création
d’un réseau. La cartographie sera disponible d’ici la fin de
l’année sur le site de l’ARS.
Avec l’ARACT nous organisons aussi des ateliers QVT sous la forme
de webinaires, de retours d’expériences, d’échanges de bonnes
pratiques. Nous en avons réalisé un en juin dernier qui a réuni
près de 230 participants.
Quels sont vos autres partenariats et les projets que vous développez ?
Nous avons également un partenariat avec la Carsat Centre Ouest
et la Carsat Aquitaine avec lesquelles nous menons plusieurs
projets.
Par exemple, les Carsat financent des rails plafonniers dans les
EHPAD pour lutter contre les TMS du personnel soignant.
La Carsat a également réalisé des fiches conseils pour la
construction et la rénovation des EHPAD. Comment équiper une
chambre ? Comment organiser l’espace de travail ? Comment
travailler sur l’éclairage naturel ? Cela nous aide pour la
modernisation et la restructuration du parc hospitalier de la
région.
Comme autre projet, il y a aussi le projet de recherche QENA, qui
mesure la santé et la qualité de vie au travail des
professionnels des EHPAD en Nouvelle-Aquitaine. Il est issu d’un
partenariat avec l’Institut de Santé Publique, d’Epidémiologie et
de Développement (ISPED) de l’Université de Bordeaux. L’intérêt
du projet QENA est de trouver des indicateurs pour l’évaluation
des politiques QVT et voir si les actions convergent dans le bon
sens. Grâce à ce projet, nous avons pu constater que pour les
établissements régulièrement accompagnés, les taux de turn-over
et d’absentéisme ne sont pas à la hausse. C’est encourageant.
Grâce à nos partenariats, nous portons plus d’actions et elles
sont davantage partagées à tous niveaux. Nous faisons tous des
choses qui œuvrent à l‘amélioration de la QVT, mais ensemble nous
sommes plus forts et nous pouvons avoir des actions
complémentaires.
La dynamique QVT n’est pas nouvelle au sein de l’ARS.
Quelles étaient vos précédentes expériences ?
Dès
2018 nous avons lancé des appels à candidatures dont la vocation
était de financer des actions propres à ce que chaque structure
voulait porter au sein de son établissement. Par exemple, la mise
en place d’un diagnostic QVT, des actions de bien-être (massage,
sophrologie), de la formation PRAP - prévention des risques à
l’activité physique -, de l’aménagement de postes de travail,
etc.
Cela a permis la mise en place d’échanges de bonnes pratiques
entre professionnels. Dès 2018, nous avons trouvé important de
renforcer des modules de formation de management, pour les former
aux enjeux de la QVT. Ainsi, nous avons pu former 42 encadrants.
2020, année particulière avec la crise sanitaire. Comment
avez-vous continué à développer la QVT ?
2020 a été axée sur la gestion de crise. Nous avons été proactifs
auprès des professionnels de santé sur les problématiques variées
du quotidien, comme l’usure, la fatigue, etc.
Nous avons souhaité faire une action extrêmement large pour tous nos champs où nous avons proposé aux différents établissements de choisir des actions QVT à mettre en place. Cela allait du renfort de personnel de gestion de crise, au renfort du personnel pour les protocoles de visite, mais aussi des actions de soutien des équipes comme l’organisation de temps de parole, de retours d’expériences, d’interventions de psychologues.
Nous avons aussi proposé des actions de coaching des cadres dans
la gestion de crise pour apprendre comment remobiliser les
équipes notamment. Mais aussi des actions de formation sur
la sécurisation durable des gestes barrière, d’autres sur le
maintien de l’équilibre vie privée et vie professionnelle, ou des
actions de formation ou d’outillage sur le numérique. Dans ce
cadre-ci, nous avons procédé à l’achat de 920 tablettes pour les
EPHAD. Elles ont permis de réaliser des téléconsultations, mais
aussi de maintenir le lien social avec les familles.
En tout, 722 établissements médico-sociaux ont été accompagnés
l’an dernier.
En savoir plus
- Appel à manifestation d’intérêt 2021 - Volet « personnes en situation d'handicap » - Création d’équipes mobiles Qualité de Vie au Travail (QVT)
- Appel à manifestation d’intérêt 2021 - Volet « personnes âgées » (EHPAD, SSIAD, SPASAD) - Création d’équipes mobiles Qualité de Vie au Travail (QVT)
- La page internet dédiée à l’actualité QVT de l’ARS Nouvelle-Aquitaine