André Cano, directeur, et Max Masse, responsable de la mission « Santé-sécurité dans les fonctions publiques » de l’Intefp, ont accepté de répondre à nos questions sur le RFFST. Ils nous expliquent également les raisons de leur collaboration à la mise en place de l’espace « Enseignement santé-sécurité au travail » développé au sein des salons Préventica en 2011.
Partenaire du RFFST, pouvez-vous nous expliquer la
finalité de celui-ci et les raisons qui vous ont porté à y
participer ?
De par nos différentes missions (formation, coopération
internationale, missions interministérielles, outils au service
des partenaires sociaux...), la santé et la sécurité au travail
comptent parmi nos priorités. En outre, nous collaborons depuis
longtemps avec la DGAFP, la Direction générale du travail et
l’ANACT.
Rejoindre le RFFST nous paraissait être une suite logique de nos
attributions. Et puis, comme l’ensemble des acteurs de la
fonction publique et du privé, nous avons constaté l’intérêt
urgent à mutualiser les moyens pour avancer sur le chemin de la
prévention. Un ensemble de référentiels cohérents devront être
élaborés pour pouvoir répondre aux questions posées par monsieur
William Dab. Des compétences et des outils existaient, le RFFST
permet de les coordonner et de les mettre au service de la
formation sans porter atteinte à la liberté pédagogique des
écoles permettant ainsi un regard pluridisciplinaire essentiel à
la progression.
Concernant la fonction publique, nous œuvrons pour la mise en
place d’une formation initiale des fonctionnaires de catégories A
et B en santé au travail et la valorisation de ces questions.
Le réseau fonctionne depuis près d’un an et demi. Où en
est-on aujourd’hui ?
Il est indispensable de travailler en partenariat au
développement de la formation dans les écoles des secteurs privé
et public. De notre point de vue d’adhérent au RFFST, celui-ci
est maintenant bien structuré et permet d’aller en ce sens sur la
base de cinq principes : pluridisciplinarité, pluralité de
points de vue, mutualisation des moyens, gratuité,
transparence.
Concernant la fonction publique, l’accord du 20 novembre 2009 a
donné une impulsion supplémentaire à nos travaux : une
politique globale de santé-sécurité au travail se met en place
autour d’un cadre réglementaire précis. On admet désormais le
besoin considérable de formation des dirigeants dans ces
questions. Un certain nombre de fonctions doivent être
professionnalisées et des cursus d’apprentissage nouveaux voir le
jour. L’ampleur de la tâche fait consensus et nous avons
réellement le sentiment d’entrer dans une nouvelle ère.
L’espace « Enseignement santé-sécurité au travail »,
organisé en partenariat avec le Groupe Préventique et William
Dab, et auquel vous participerez en 2011 à Préventica est-il un
prolongement du RFFST ?
Les choses ne vont pas avancer toutes seules : les actions
individuelles ne suffisent plus ; il faut faire fonctionner
des systèmes intégrés. Il faut repenser la santé et la sécurité
au travail en termes de professionnalisation, de
pluridisciplinarité d’acteurs, d’activités et de territoires. Il
est donc nécessaire de se réunir et l’espace « Enseignement » de
Préventica permettra de susciter des échanges ouverts avec une
diversité de publics (ces questions intéressent tout le monde) et
progressivement, d’ouvrir de nouvelles interrogations, d’y
apporter des réponses. La collaboration de plusieurs acteurs
majeurs comme le Groupe Préventique, l’École des hautes études en
santé publique de Rennes
(EHESP), le CNFPT, l’ANACT, entre autres acteurs engagés,
favorisera un débat d’idées de qualité. Si les choses évoluent,
nous sommes encore loin du compte en ce qui concerne la santé et
la sécurité au travail et Préventica, vecteur de
professionnalisation, activateur de connaissances (congrès),
créateur de liens et de réseaux, a assurément un rôle majeur à
jouer. La régularité des rendez-vous qu’il propose est également
un atout pour ne pas perdre le fil de la réflexion :
l’espace « Enseignement » de Préventica sera le poumon de notre
réflexion.