Vous avez publié au début de l'année trois guides
destinés à encadrer la pratique des intervenants en RPS, pourquoi
?
Nous assistons aujourd'hui à un développement
foisonnant de l'offre de conseil dans le domaine des risques
psychosociaux. Certaines structures n'apportent pas toutes les
garanties de sérieux, d'éthique, et de professionnalisme
indispensables pour intervenir dans un domaine aussi délicat. La
profession est encore jeune, les entreprises et les
administrations ont du mal à s'y retrouver. C'est pourquoi il est
nécessaire d'apporter des garanties de qualité à nos clients et
partenaires. Les travaux que nous avons conduits ainsi que la
charte de déontologie adoptée par tous les cabinets membres de la
FIRPS visent à promouvoir les bonnes pratiques professionnelles.
Très concrètement, qu'entendez-vous par bonnes pratiques
professionnelles ?
Les aspects traités dans une
intervention en risques psychosociaux touchent à l’organisation
des entreprises, à leur politique RH, à leur communication mais
d’abord à la santé et à la sécurité de leurs salariés, dans
toutes ses dimensions. Nous travaillons sur de l'humain et avons
à ce titre une responsabilité importante. Pour cela nous devons
nous appuyer sur des valeurs éthiques fortes : le respect de
l'anonymat, la confidentialité, l'intégrité, et le
professionnalisme. Que nous intervenions à la demande d’une
direction d'entreprise ou à celle d’un CHSCT, ce sont des
principes absolus sur lesquelles il est exclu de transiger. Dans
notre charte de déontologie, nous avons énoncé au total 25 règles
qui vont de la rigueur méthodologique à la transparence en
passant par le devoir de conseil. Ces règles constituent un guide
de conduite pour tout cabinet adhérent à la Fédération.
Que pensez-vous du débat actuel sur le burn out
?
Ce débat a trouvé son envol à partir du chiffre
fantaisiste de 3 millions de personnes touchées, repris en boucle
par les médias. Le sujet est suffisamment important pour qu’il
soit inutile d’en rajouter. Nos cabinets ont engagé un travail de
recherche pour pouvoir apporter des réponses à des questions
difficiles : quels sont les facteurs spécifiques
d’apparition du burn-out, car ils ne se ramènent pas
simplement aux facteurs de stress en général ? Quand une
situation de risque est repérée, comment enrayer le processus et
éviter l’apparition du burn-out ? Comment accompagner les
personnes concernées et leurs employeurs pour permettre de
recréer une situation de travail qui permette le retour à une
situation normale alors que nous observons de très nombreux
échecs ?