Comment est abordée la question de la prévention du
terrorisme dans les établissements de la CCIR Paris Ile de France
?
En préambule, je voudrais rappeler la mission
essentielle de la CCI de région Paris Ile-de-France qui est
d’apporter un service aux entreprises, aux hommes et aux femmes
afin de faire prospérer l’économie et l’emploi.
Permettez-moi de citer quelques chiffres pour mieux comprendre
pourquoi la CCI, acteur majeur au service de l’économie
régionale, est également engagée dans la prévention du
terrorisme.
La CCI Paris Ile de France est le 1er formateur
d’Ile-de-France et 2ème formateur de France, avec 21 écoles dont
l’ESCP Europe, Les Gobelins, Ferrandi… Chaque année, nous formons
plus de 60 000 élèves et adultes.
La CCI Paris Ile de France est le 1er acteur européen du secteur
des congrès et salons avec 700 000 m² d’espaces couverts et
plus de 11 millions de visiteurs accueillis par an. Cette filière
stratégique d’excellence génère chaque année pour la région
capitale plus de 5 Md€ de retombées économiques
Enfin, la CCI Paris Ile de France est aussi le 1er réseau
entrepreneurial en région et accompagne 100 000 porteurs de
projet par an et compte 11 sites dédiés à l’accueil des jeunes
entreprises.
En France, la sécurité est considérée à raison, comme la première
des libertés car elle conditionne l’exercice de toutes les
libertés reconnues aux citoyens. La déclaration des droits de
l’homme et du citoyen de 1789, consacrée par notre Constitution,
dispose d’ailleurs que " la sûreté fait partie des droits
inaliénables et imprescriptibles de l’homme " (article 1)
Dans nos établissements, comme ailleurs, l'employeur doit veiller
à la sécurité et à la protection de la santé de ses salariés. Il
doit prendre les mesures de prévention des risques professionnels
nécessaires et informer et former ses salariés sur ces
risques.
90% de nos sites sont des Etablissements Recevant du Public. Pour
répondre aux obligations réglementaires de ce type
d’établissements, la politique en sécurité et sûreté des
personnes et des biens intègre également les élèves et visiteurs.
Ce dispositif comprend plusieurs volets notamment une partie qui
a trait à la prévention et une seconde au traitement.
Aussi, en tant qu’établissement public, les mesures du plan
VIGIPIRATE édictée par le Gouvernement sont suivies et adaptées à
l’environnement, aux activités et évènementiels propres à chaque
site.
Avez-vous mis en place des moyens spécifiques depuis les
attentats de novembre 2015
Dans les minutes qui ont
suivi les attentats du 13 novembre 2015, la Direction générale a
décidé la mobilisation de la cellule de crise centrale, ceci
grâce à notre organisation d’astreinte opérationnelle les nuits,
week-ends et jours fériés.
Des actions urgentes ont été mises en œuvre, en relation avec les
autorités, pour assurer par exemple la protection de plusieurs
centaines d’élèves qui organisaient une soirée dans une grande
école à proximité du Bataclan.
D’autres mesures ont été déployées à court et moyen termes sur le
plan organisationnel, technique et humain. Nous avons ainsi
fait installer des portiques de contrôle d’accès, mis à niveau
notre système de vidéoprotection et renforcé nos filtrages aux
entrées des bâtiments.
En termes de formation, la formation Premiers Secours a été
déployée sur une base élargie de collaborateurs et nous
avons poursuivi les formations et exercices en gestion et
communication de crise.
En complément, nous avons lancé des diagnostics sûreté sur
l’ensemble de nos établissements.
Pour terminer, des recommandations relatives à la cybersécurité
et à la sûreté des personnes en déplacement à l’étranger sont
venues compléter le dispositif de lutte contre les attentats.
Comment a été mis en œuvre le PPMS dans votre
établissement ?
A partir de janvier 2016, la CCIR
Paris Ile de France a initié au sein de ses sites, une
cinquantaine environ, la rédaction de PPMS attentat, en lien avec
les MPC (Mission Prévention Communication) et les référents
sûreté de la Préfecture de Paris ainsi que des prestataires
spécialisés composés d’ex agents des forces d’intervention (GIGN,
RAID, BRI).
Depuis septembre, des formations et des exercices périodiques
sont réalisés dans chacune de nos écoles. Les Retex (retours
d’expérience) sont riches d’enseignement et les évaluations
plutôt très satisfaisantes.
Aujourd’hui, nous analysons plusieurs dispositifs d’alerte
attentat qui permettraient de prévenir tous les occupants d’un
site, y compris des personnes de nationalité étrangère ou en
situation de handicap.