Vous avez organisé le 26 février un colloque dans le cadre du SIMA (Salon International du Machinisme Agricole), quel en était l’objectif ?
Ce colloque intitulé « Santé et sécurité des utilisateurs d'agro-équipement, ce que la recherche fait pour eux » était organisé par le ministère de l’Agriculture, en partenariat avec Irstea (Institut National de Recherche en Sciences et Technologies pour l’Environnement et l’Agriculture) et la MSA. Il a réuni au cours de deux tables rondes des chercheurs, des préventeurs, des distributeurs et des utilisateurs.
Notre objectif à travers cet événement était de présenter les résultats de la recherche appliquée à la conception de machines, à la prévention des risques et de sensibiliser les exploitants et les salariés agricoles aux questions de santé et de sécurité liés à l’utilisation des tracteurs et autres équipements dans leur activité.

Quels sont les principaux risques liés à l’utilisation des tracteurs et machines agricoles ?
Près du tiers des accidents mortels du travail en agriculture surviennent lors de l'utilisation d'une machine, d'un tracteur ou d'un outil motorisé.
Un des principaux  risques est celui du renversement de tracteur.
Depuis le 1er janvier 2010, tous les tracteurs doivent être équipés d’une structure de protection contre le renversement, répondant à des caractéristiques bien précises. Cela reste néanmoins une problématique complexe car contrairement à un engin de BTP, un agriculteur va utiliser son tracteur sur des terrains dénivelés ou dans des sous-bois et le coupler avec d’autres machines, augmentant ainsi le risque d’instabilité. Irstea a présenté au cours du colloque des préconisations concernant l’amélioration de la stabilité des tracteurs et les dispositifs de protection en cas de renversement.

Quels sont les autres risques qui doivent être pris en compte dans une politique de prévention adaptée au monde agricole ?
Ils sont très divers et se sont démultipliés avec la mécanisation rapide du secteur agricole depuis les années 70. Plus de 85% des maladies professionnelles reconnues sont des affections péri-articulaires. L’opérateur agricole est de plus en plus polyvalent, il peut dans une même journée utiliser différents types de machines, faire de la manutention, être exposé à des risques de chute et à des produits dangereux. La prévention est donc extrêmement complexe à mettre en place dans ce contexte.

Par ailleurs, pour prévenir le développement de maladies liées à l'exposition aux produits phytopharmaceutiques, il convient de promouvoir des dispositifs de prévention collective, tels que les cabines de tracteurs à air épuré. Irstea a présenté au cours du colloque les travaux qu'il conduit sur ce sujet.

 

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Document mis en ligne en février 2013